
Manifestation des internes et jeunes médecins le 29 mai, à Paris. Crédit photo : Chloé Subileau.
"Bac+12, pas pour finir à Mulhouse" : une pancarte brandie lors de la manifestation à Paris fait polémique
Une pancarte brandie durant la manifestation des étudiants et jeunes médecins à Paris le 29 avril, et sur laquelle était inscrite "Bac+12, pas pour finir à Mulhouse", a suscité la polémique. "Mulhouse n'est pas une punition", a réagi le président de la région Grand Est, Franck Leroy.

Manifestation des internes et jeunes médecins le 29 mai, à Paris. Crédit photo : Chloé Subileau.
"Bac+12, pas pour finir à Mulhouse." Ces quelques mots, inscrits sur l'une des nombreuses pancartes brandies par les milliers d'étudiants et jeunes médecins réunis à Paris la semaine dernière contre la proposition de loi Garot, n'ont pas manqué de faire réagir. Visible dans une vidéo du média Brut sur la mobilisation du 29 avril, ce slogan est brandi par un jeune homme, au milieu des autres manifestants.
Sur les réseaux sociaux, où l'image de la pancarte a circulé, certains internautes se sont agacés de ce dénigrement de la ville du Haut-Rhin. "'Bac+12 pour pas finir à Mulhouse', mais ils se prennent pour qui sérieux", a écrit en commentaire une internaute, sur le réseau TikTok. "Cette ville ne mérite pas de médecin[s] apparemment, ils acceptent de soigner les gens mais uniquement à Saint-Tropez", lâche un autre. "Les gens de Mulhouse n’ont pas le droit d’être soignés ? Je suis pas forcément favorable à cette loi, mais pardon c’est quoi cette condescendance ?!", peut-on également lire dans les commentaires.
Une pancarte "maladroite"
Ils ne sont pas les seuls à ne pas avoir apprécié ce slogan. "Mulhouse, ce n'est pas une punition", a, de son côté, déploré Franck Leroy, président de la région Grand Est, dès le 30 avril sur son compte Facebook. "C'est une ville de savoir, d'industrie, d'humanité. Vous souvenez-vous du début du Covid ? Et bien, c'est ici, à Mulhouse, que des soignants ont tenu bon, nuit et jour", a-t-il ajouté. "Alors non, Mulhouse n'est pas un échec. C'est un territoire de courage et d'avenir."
Du côté des syndicats étudiants, à l'origine de la mobilisation du 29 avril, on regrette une telle polémique. "On dénonce les propos" de cette pancarte, assure à Egora Killian L'helgouarc'h, président de l'Isni. Cette manifestation ne devait "pas stigmatiser des territoires, des consignes avaient été données" en ce sens, poursuit-il. D'autant que la ville de Mulhouse, selon les critères de la proposition de loi Garot, "serait considérée comme une zone sur dotée, où les médecins ne pourraient [donc] pas s'installer", assure le représentant syndical.
"La pancarte [était] maladroite", confirme Bastien Bailleul, président de l'Isnar-IMG. "Je pense que la personne qui l'a faite ne pensait pas mal faire et voyait plutôt la rime. Dans tous les cas, ce n'est pas à refaire, soutient l'interne. Ça alimente l'idée de fracture entre des villes 'très réputées' et pleines de médecins, et des villes 'moins réputées' et désertiques. Ce n'est bien sûr pas le cas, et c'est tout l'objet de notre [mobilisation] en ce moment."
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