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"C'est très angoissant" : les nouveaux internes temporairement empêchés de droit au remord

Ces derniers jours, plusieurs carabins, issus de la dernière promotion d'internes, ont affirmé ne pas avoir été autorisés à faire de demande de droit au remord. Ce droit serait suspendu dans l'attente de la publication d'un texte récapitulant l'ensemble de leurs classements à l'issue des EDN et des Ecos, qu'ils ont passés l'an dernier. Ce texte devrait être publié "rapidement", assure-t-on du côté de l'Isnar-IMG. 

13/05/2025 Par Chloé Subileau
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"Je suis un peu choquée [par] ce que je viens d'apprendre, j'aimerais savoir si certains sont au courant et ont des infos plus précises". Ces mots, postés sur un groupe Facebook d'internes, sont ceux de Johanna, en deuxième semestre de génétique médicale. "Je veux faire une demande de droit au remord vers la médecine générale", écrit l'apprentie médecin, mais "je viens d'apprendre que pour ma promotion, compte tenu de la réforme du deuxième cycle [mise en place à la rentrée 2023, ndlr], il est attendu un 'nouveau texte de loi' pour nous permettre ce droit au remord et qu'en attendant, on ne [peut] pas le demander".

L'étudiante marseillaise ne semble pas être la seule dans cette situation. "On m'a dit la même chose", témoigne une interne, en réponse à la publication de Johanna. "J'ai entamé une procédure de droit au remord, même bordel ici", commente un autre. "J'ai déjà entendu l'année dernière parler de cette même histoire ! Mon dieu, donc on va laisser des internes souffrir à l'infini car ils n'aiment par leur spé…", s'insurge un dernier.

Durant leur internat, les carabins peuvent en effet demander à changer de spécialité au sein de leur subdivision. Mais ce droit, soumis à plusieurs conditions, serait temporairement suspendu pour les étudiants ayant débuté leur internat en novembre dernier. "On a passé les Ecos et les spécialités ont été classées en 13 groupes", un changement issu de la réforme du deuxième cycle, rappelle à Egora Johanna, "nous avions donc 13 classements à l'issue de notre concours".

Un travail d'harmonisation mené

Or, poursuit la future médecin, seul le classement final avec le groupe de spécialités et la spécialité choisie par chaque néo-interne a depuis été au Journal officiel ; l'ensemble des classements dans les 13 groupes de spécialités avant ce choix n'ont, eux, pas été publiés. "En l'occurrence, je souhaite changer de spécialité vers une autre qui est dans un groupe différent", développe Johanna. Mais "l'accès au droit au remord est conditionné par notre classement, il faut que nous ayons un classement supérieur à la dernière personne ayant choisi la spécialité voulue dans notre ville. Donc pour avoir accès au droit au remord, ces classements doivent être officiellement publiés - alors qu'évidemment, le Gouvernement a accès à nos classements - pour pouvoir autoriser le droit au remord", avance l'interne.

Le problème vient, en effet, "des multiples classements de la réforme du deuxième cycle", confirme Bastien Bailleul, président de l'Isnar-IMG. "Un travail d'harmonisation a déjà été mené par la DGOS [Direction générale de l'offre de soins], et nous a été présenté en début d'année", indique le représentant syndical. Pour l'heure toutefois, aucune date n'a été communiquée concernant la publication de ce texte – qui devrait prendre la forme d'un décret - permettant de nouveau l'accès au droit au remord pour ces internes. "Je pense qu'il devrait sortir rapidement", espère Bastien Bailleul.

Une situation  angoissante

Mais pour Johanna, le temps presse. "J'aimerais que ma demande [de droit au remord] soit acceptée d'ici fin juin pour effectuer mon changement de spécialité en novembre 2025", précise celle que veut devenir généraliste. "C'est très angoissant", insiste l'étudiante. "Certains [internes] disent qu'ils se sentent incapables de refaire un semestre dans la spécialité qu'ils veulent quitter. On a un délai maximum pour demander ce droit, et donc les retards nous rapprochent de la date limite tout en nous faisant perdre du temps", détaille l'interne qui s'interroge, par ailleurs, sur d'éventuelles évolutions des modalités d'accès au droit au remord.

Du côté de l'Isnar-IMG, on se veut plus rassurant. Les droits au remord seront "évidemment autorisés" pour ces internes, affirme Bastien Bailleul. 

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il y a 22 heures
eh ben , un truc de plus pour ne pas donner envie de faire médecine
 
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