
MG France redoute "l'échec" de la 4e année de médecine générale : "La logique hospitalo-universitaire a prévalu"
Alors que les textes encadrant la quatrième année d'internat de médecine générale doivent être publiés avant l'été, MG France estime que le processus de mise en œuvre de cette réforme est "dans l'impasse". Le syndicat appelle les pouvoirs publics à agir au plus vite pour "revoir l'ensemble" de ce dispositif.

Alors que l'accès aux soins n'a "jamais" "été un enjeu aussi crucial", "le défi collectif actuel est d'inciter des jeunes à s'installer en médecine générale dans une activité de médecin traitant", alerte MG France dans un communiqué, diffusé samedi 10 mai. La médecine générale fait, en effet, face à de nombreux débats entre la régulation de l'installation des praticiens et la mise en place de la quatrième année d'internat.
"Des arbitrages parfaitement inadaptés"
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Cette année supplémentaire dans la formation des futurs généralistes "est un élément déterminant pour mettre le pied à l’étrier à des jeunes ayant eu une formation en grande partie hospitalo-universitaire, très éloignée des réalités de la médecine de ville", écrit le syndicat. Mais, la mise en œuvre de cette réforme, "qui aurait été assez simple si elle s'était inscrite dans la continuité du fonctionnement habituel de la médecine de ville, s'est transformée en usine à gaz car la logique hospitalo-universitaire a prévalu", insiste MG France.
D'après le syndicat, une réunion s'est tenue au ministère de la Santé le 7 mai pour mettre en place le comité de suivi de la réforme, annoncé fin janvier par Yannick Neuder. "L’ensemble des participants représentant les structures jeunes et seniors de la médecine générale a fait le constat d’arbitrages parfaitement inadaptés", estime toutefois MG France, qui souhaite lancer "l'alerte".
"Si rien ne change, l'échec de la mise en place de cette quatrième année tant attendue est prévisible", alarme le premier syndicat représentatif des généralistes. Parmi les craintes de l'organisation, le manque de maîtres de stage universitaires pour accueillir les docteurs juniors en ambulatoire en novembre 2026. Si ces apprentis médecins "étaient contraints de réaliser leur stage à l'hôpital, cela serait un échec criant pour les porteurs de cette réforme et un coup dur porté à la médecine générale".
"Plus grave, si les [plus de] 3500 docteurs juniors [de médecine générale] qui auraient été majoritairement remplaçants en médecine de ville étaient captés par l'hôpital, cela pèserait directement sur l'offre de soins primaires", insiste MG France, qui estime que le processus de mise en place de cette quatrième année d'internat "est dans l'impasse". Le syndicat invite donc les pouvoirs publics à revoir l'ensemble du dispositif, son financement et son architecture, et appelle à "retrouver le sens initial" de cette réforme.
"Sans un profond remaniement du projet, un report de la mise en place de cette quatrième année ne serait plus à exclure", conclut-il.
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