Covid sévère : des données positives avec une biothérapie

02/06/2020 Par Marielle Ammouche
Infectiologie
Une étude française montre des résultats positifs avec l’utilisation d’une biothérapie, l’anakinra, dans la prise en charge des formes sévères de Covid-19.

Ce traitement, qui cible l’interleukine-1, possède en effet un mécanisme d’action qui semble répondre à la physiopathologie de l’orage cytokinique, et il a une cinétique d’action rapide, adaptée aux formes cliniques d’évolution ultra-rapide de la maladie. Réalisée par le groupe hospitalier Paris Saint-Joseph, cette étude a comparé l’administration d’anakinra pendant 10 jours chez 52 patients atteints d’une forme grave de Covid-19, à un groupe contrôle composé de 44 patients. Les résultats ont montré une réduction statistiquement significative du risque d’évolution péjorative sous biothérapie. Ainsi, 25% des patients traités avec l’anakinra ont dû être transférés en réanimation ou sont décédés, contre 72,7% dans le groupe contrôle. Par ailleurs, d’autres bénéfices médicaux sont apparus pour le groupe recevant de l’anakinra, avec une diminution rapide des besoins en oxygène, observée au bout de 7 jours de traitement. « En l’absence d’accès à des essais thérapeutiques incluant des médicaments immunomodulateurs pour nos patients, la décision que nous avons prise de proposer l’anakinra, selon des critères de gravité décidés de manière consensuelle et a priori, a rapidement changé le visage de la maladie en salle. Le bénéfice était "palpable" au quotidien », souligne le Pr Jean-Jacques Mourad, chef du service de médecine interne, de l’hôpital St Joseph. « Les résultats de notre étude suggèrent que l’anakinra est un traitement efficace dans la phase hyper-inflammatoire du Covid-19, situation qui comporte un risque élevé de transfert en milieu de soins intensifs, contrairement à la forme bénigne, heureusement plus fréquente, de la maladie », ajoute le Dr Gilles Hayem, chef du service de rhumatologie du même établissement. Le profil de tolérance de l’anakinra a été considéré comme satisfaisant. Seule une augmentation des transaminases hépatiques a été constatée chez moins de 15% des patients sous anakinra, « sans conséquence clinique apparente », précise le Dr Hayem qui ajoute : «  A ce stade, nous sommes convaincus que ce traitement doit être testé sur un plus grand nombre de patients hospitalisés en phase sévère du Covid-19 ». Une douzaine d'essais cliniques portant sur cette voie thérapeutique (blocage de l’IL-1) sont actuellement en cours dans le monde.

SAS : accepterez-vous de partager votre agenda ?

Avocat  Du Diable

Avocat Du Diable

Oui

C'est absolument formidable , quand je me repose sur un transat, avec dans mon verre une orange fraichement pressée, en compagn... Lire plus

0 commentaire
3 débatteurs en ligne3 en ligne





 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

"En 10 secondes le diagnostic est fait" : l'échographie par les généralistes, une solution pour faciliter l...
21/02/2024
42
Portrait
"Je suis loin d’avoir lavé mon honneur mais j’ai rétabli l’histoire" : les confidences d’Agnès Buzyn, ministre...
22/12/2023
36
"Se poser dans une bulle, ça fait du bien" : en immersion dans cette unité cachée qui soigne les soignants...
05/01/2024
15
Santé publique
Ce qui se cache derrière la hausse inquiétante de l'infertilité
13/03/2024
17
"Ils ont une peur primaire de la psychiatrie" : pourquoi les étudiants en médecine délaissent cette spécialité
27/02/2024
28
Podcast
"C'est assez intense" : reportage dans un centre de formation des assistants médicaux
01/03/2024
9