
Aide à mourir : un appel à recourir aux médecins "retraités volontaires"
Les Drs François Guillemot et Denis Labayle appellent, dans une tribune publiée dans Le Monde, à intégrer les médecins retraités volontaires dans le texte visant à ouvrir un droit à l'aide à mourir en France, actuellement discuté à l'Assemblée nationale.

Lundi 12 mai, l'examen des deux textes sur la fin de vie a débuté à l'Assemblée nationale. Alors que la France pourrait prochainement ouvrir l'accès à l'aide à mourir, deux médecins appellent dans une tribune publiée dans Le Monde à se pencher sur le rôle des médecins retraités. Pour l'heure, la proposition de loi ouvrant un droit à mourir, adoptée en commission, prévoit de laisser aux patients le libre choix entre auto-administration du produit létal et administration par un soignant volontaire. Ces deux possibilités devraient être au cœur des débats ces prochains jours.
Même si "rien n'est encore décidé", "le rôle du médecin restera important à plusieurs étapes", écrivent les Drs François Guillemot et Denis Labayle, respectivement fondateur du collectif "Accompagner mon choix de fin de vie" et président d'honneur de l'association "Le Choix, citoyens pour une mort choisie". "C'est lui qui précisera si la personne est pleinement consciente de sa décision, qui fera la prescription médicale et qui sera présent le jour choisi pour assurer la sécurité de l’acte, en lien avec les soignantes et les soignants", poursuivent les deux auteurs de la tribune. "De plus, sa participation médicale directe sera nécessaire lorsque le malade n’est plus capable physiquement d’intervenir lui-même."
Pour certains praticiens, "cette participation est incompatible avec leurs convictions", rappellent les Drs Guillemot et Labayle. Par ailleurs, "les médecins traitants, pivots essentiels de cette démarche, sont déjà fortement sollicités, avec des plannings surchargés impliquant un manque de temps pour assurer un suivi approfondi et souvent prolongé en raison de l’ambivalence fréquente de la demande".
Faire appel aux médecins retraités volontaires
"Face à ces contraintes", estiment les deux signataires, "la participation de médecins retraités volontaires, disposant de plus de temps pour s’investir dans cet accompagnement solidaire, est une piste essentielle". En effet, "leur expérience, leur disponibilité et leur engagement en font des acteurs potentiels clés du futur dispositif", insistent les Drs Guillemot et Labayle. "Ces derniers, seuls ou regroupés, pourraient intervenir à la demande des médecins traitants pour assurer le suivi des malades demandeurs et, si besoin, réaliser le geste."
Un engagement qui, selon les deux auteurs de la tribune, peut se faire "avec une formation facilement réalisable et peu onéreuse", comme cela peut avoir lieu en Belgique.
Pour les deux signataires, la proposition de loi soumise aux députés doit donc être modifiée. "Le texte évoque seulement l’appel aux 'médecins en activité'. Il serait important que cet appel concerne l’ensemble des 'médecins inscrits au Conseil [national] de l’Ordre [des médecins]', ce qui inclurait les médecins retraités volontaires, dont le rôle s’est révélé majeur dans les nombreux pays ayant déjà légiféré", précisent-ils.
[avec Le Monde]
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