Catherine Vautrin

Capture BFMTV/RMC

Aide à mourir : "Aucun soignant ne sera obligé de pratiquer l'acte létal", promet Vautrin

Alors que les députés doivent commencer à examiner en séance publique les deux textes relatifs à la fin de vie ce lundi 12 mai, la ministre du Travail et de la Santé a défendu la possibilité d'ouvrir une aide à mourir, tout en soutenant un encadrement strict.   

12/05/2025 Par Louise Claereboudt
Fin de vie
Catherine Vautrin

Capture BFMTV/RMC

"Mettons-nous une seconde dans l'état d'esprit de quelqu'un qui souffre à longueur de journées, à longueur de nuits, qui sait que malheureusement la médecine a encore des limites, et qui dit : 'Je ne veux plus souffrir'", a appelé la ministre du Travail et de la Santé, Catherine Vautrin, ce lundi matin, dans l'émission Face-à-Face diffusée sur RMC et BFMTV. "Avons-nous le droit de dire : 'Eh bien non, on ne s'intéresse pas à ce sujet' ?", a-t-elle ajouté. 

Ce lundi, les députés vont commencer à examiner les deux textes sur la fin de vie dans l'hémicycle : le premier sur les soins palliatifs, l'autre sur l'aide à mourir. Ce second texte, bien moins consensuel que le premier, permettrait, tel qu'il est écrit, aux malades souffrant d'une "affection grave et incurable" qui "engage le pronostic vital, en phase avancée ou terminale", et ne supportant plus leurs souffrances, de recevoir ou de s'administrer une substance létale.

Dans une interview accordée au Parisien dimanche 11 mai, Catherine Vautrin a apporté son soutien à cette aide à mourir. Et ce, alors que des voix au sein même du Gouvernement s'y opposent. Sa porte-parole, Sophie Primas, a laissé entendre lundi son opposition et le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, se dit régulièrement contre, réaffirmant ce week-end son rejet d'un texte qui est selon lui "celui du renoncement, de l'abandon".

"Je pense exactement l'inverse", a déclaré Catherine Vautrin ce lundi sur BFMTV. La ministre a toutefois présenté plusieurs restrictions qu'elle entend défendre pour un accès plus encadré à l'aide à mourir. "Il y a une forte attente des Français, mais elle doit être strictement encadrée. Le chemin est étroit et je recherche un équilibre entre ceux qui voudraient aller beaucoup plus loin et ceux qui estiment que le cadre actuel est suffisant", a-t-elle expliqué au Parisien.

 

Au nom du Gouvernement, elle déposera un amendement pour "définir la 'phase avancée', à savoir 'l'entrée dans un processus irréversible marqué par l'aggravation de l'état de santé qui affecte la qualité de vie'", a-t-elle précisé, suivant ainsi l'avis de la Haute Autorité de santé, qu'elle avait elle-même saisie, rendu le 6 mai. L'autorité avait conclu qu'il n'existait pas à ce jour de "consensus médical sur la définition du pronostic vital engagé 'à moyen terme', ni sur la notion de 'phase avancée' lorsqu'elles sont envisagées dans une approche individuelle". 

"Cette démarche d'auto-administration est aussi une démarche supplémentaire de protection du corps médical"

Le discernement étant un point "absolument majeur", Catherine Vautrin a aussi indiqué au Parisien qu'elle déposerait un amendement gouvernemental "pour rétablir le délai de réflexion incompressible de 48 heures, à compter de l'accord des médecins". "Le patient doit bien mesurer l'importance de ce qu'il demande", a-t-elle soutenu. Si le patient "perd son discernement" après avoir demandé une première fois à pouvoir bénéficier de l'aide à mourir, "la procédure s'arrête", a-t-elle précisé dans le Face-à-Face BFMTV/RMC, en mettant l'accent sur la collégialité de la décision. 

Concernant l'acte en lui-même, "le patient doit s'administrer la substance létale, cela doit être la règle", a estimé la ministre dans les colonnes du Parisien. "La réalisation par un professionnel de santé sera l'exception, même s'il y aura aussi la présence d'un soignant en cas d'auto-administration." En commission, les députés avaient décidé de laisser aux patients le libre choix entre auto-administration du produit létal et administration par un soignant volontaire pour le faire. 

"Cette démarche d'auto-administration est aussi une démarche supplémentaire de protection du corps médical", a dit Catherine Vautrin ce lundi, assurant que "la clause de conscience s'appliquera". "Aucun soignant ne sera obligé de pratiquer l'acte létal", a insisté la ministre de la Santé.  

[avec Le Parisien, BFMTV/RMC et AFP]

"Un motif, une consultation" : approuvez-vous cette pratique ?

M A G

M A G

Oui

Cette règle découle obligatoirement de l'impossibilité de moduler la rémunération en fonction du temps passé et en fonction de la ... Lire plus

14 débatteurs en ligne14 en ligne
Photo de profil de Armand Bergis
306 points
Débatteur Renommé
Gynécologie-obstétrique
il y a 5 jours
Les promesses n'engagent que .. ceux qui les écoutent.
Photo de profil de Henri Baspeyre
13,4 k points
Débatteur Passionné
Chirurgie générale
il y a 5 jours
pour l'instant........................après ,on verra çà fera des économies pour la sécu!
Photo de profil de Henri Baspeyre
13,4 k points
Débatteur Passionné
Chirurgie générale
il y a 5 jours
idem IVG:que des volontaires et de+en+:il n'y aura pas que des volontaires!
 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Podcast Histoire
Médecin militaire, pilote d’hélicoptère, parachutiste… La vie "extraordinaire" du général Valérie André
04/04/2025
0
Déserts médicaux
"Médecin généraliste, j'ai ouvert un cabinet secondaire dans un désert… et ça n'a pas duré"
06/05/2025
14
Histoire
Autopsie d'Hitler : la contre-enquête d'un médecin légiste français
30/04/2025
2
PASS/LAS
Externes, internes : les étudiants en médecine rapportent des centaines de milliers d'euros à l’État
20/01/2022
1
La Revue du Praticien
Diabétologie
HbA1c : attention aux pièges !
06/12/2024
2
Vidéo Démographie médicale
Egora décrypte la proposition de loi Garot
11/04/2025
0