Infection nosocomiale : le CHU de Caen condamné après l’amputation d’un patient

19/05/2021 Par Louise Claereboudt
Faits divers / Justice
Le CHU de Caen a été condamné par le tribunal administratif à verser 575.526 euros à un patient. En 1983, ce dernier, alors âgé de 13 ans, avait perdu sa jambe gauche à la suite d’une infection nosocomiale après son hospitalisation. 
 

Trente-huit ans. C’est le nombre d’années qu’a duré le combat de ce patient, aujourd’hui quinquagénaire. Le 25 mai 1983, alors âgé de 13 ans, il est admis au centre hospitalier de Caen pour subir une intervention en raison d’une tumeur au tibia gauche. L’adolescent est ensuite traité par radiothérapie et chimiothérapie, rapporte le quotidien Ouest-France. 

Lors de son hospitalisation, le patient contracte une infection nosocomiale, révélée par un staphylocoque doré résistant à la pénicilline. Il se rend entre 2013 et 2016 à maintes reprises à l’hôpital de Caen pour des soins et des interventions sur sa jambe, et souffre également d’inflammations aiguës de l'œil. 

Plusieurs années plus tard, en octobre 2008, l’homme est contraint d’être amputé de la jambe gauche. 

 

 

Selon le journal local, la victime saisit dès 2006 le juge des référés du tribunal administratif de Caen. Après plusieurs années de procédure et de multiples expertises, l’instance a rendu sa décision ce vendredi 14 mai. Les juges ont en effet conclu que la survenue de l’infection “révèle une faute dans l'organisation et le fonctionnement du service de nature à engager la responsabilité du CHU”, l’expert ayant exclu “formellement” une “auto contamination”. 

Le tribunal administratif a condamné le CHU à verser 235.000 euros au plaignant - ce dernier réclamait 700.000 euros, au titre de l’indemnisation des souffrances, estimée à 6 sur une échelle de 1 à 7, des frais liés à l'emploi temporaire d'une aide à domicile, à l'aménagement de son logement, la réparation du préjudice esthétique et du préjudice sexuel. L’établissement devra également verser près de 345.000 euros à la Caisse primaire d’Assurance maladie du Calvados.  

[avec AFP et Ouest-France

 

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A tout problème complexe, il y a une solution simple .... et fausse. Il faut cesser de voir la médecine libérale comme une rustin... Lire plus

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