
Installation des médecins : plus de 30 associations de patients appellent à dépasser les "intérêts corporatistes" et voter la régulation
Alors que doit reprendre, ce mercredi 7 mai, l'examen de la proposition de loi Garot sur les déserts médicaux à l'Assemblée nationale, 38 associations de patients appellent les parlementaires à voter ce texte dans son intégralité. Et ce, malgré la "bronca" chez les syndicats de médecins.

Ce mercredi 7 mai dans l'après-midi*, les députés vont de nouveau se plonger dans la proposition de loi transpartisane visant à lutter contre les déserts médicaux, portée par Guillaume Garot (PS). Un texte largement décrié par les syndicats d'étudiants en médecine et de médecins seniors, qui ont défilé par milliers dans les rues de la capitale (et de plusieurs autres villes) il y a une semaine pour réclamer son retrait.
Deux mesures inquiètent la profession : d'abord la régulation de l'installation, déjà votée le 2 avril par les députés, mais aussi le rétablissement de l'obligation de gardes, qui doit encore être débattu en séance publique. Face à la menace de la coercition, les syndicats ont maintenu la grève qu'ils ont lancée le 28 avril. Une forme de "rétorsion", dénoncent 38 associations de patients dans un communiqué de presse.
C'est une "réponse disproportionnée et incompréhensible", "si on la rapporte à la finalité de ce premier article : permettre à l'ensemble de la population d'accéder à des soins, en réduisant un tant soit peu les disparités territoriales les plus criantes", jugent ces organisations d'usagers, parmi lesquelles France assos santé, Renaloo, France Alzheimer, France Lyme ou encore l'UFC Que-choisir. Et de rappeler que "près de 7 millions de personnes n'ont pas de médecin traitant".
Tentant de ménager la chèvre et le chou, le Premier ministre a annoncé le 25 avril un "pacte de lutte contre les déserts médicaux", présentée comme une alternative à la régulation de l'installation. Mesure phare de ce plan : instaurer un principe "de responsabilité et de solidarité territoriale" de tous les médecins (généralistes comme spécialistes). Ces derniers devront s'engager à exercer "jusqu'à deux jours par mois" en zone sous-denses.
"Toutes les options, dont celles émises par François Bayrou, sont bonnes à prendre, en complémentarité, et non en opposition, considérant l'ampleur des besoins", ont réagi les 38 associations de patients, qui appellent donc les parlementaires à adopter l'ensemble des dispositions de la PPL Garot : suppression de la majoration des tarifs pour les patients sans médecin traitant, rétablissement de la PDSA obligatoire, et mise en place d'une première année de médecine dans chaque département.
"Voter la PPL Garot, c'est améliorer l’accès aux soins pour tous, insistent les associations dans leur communiqué. Mais ce n’est pas une fin en soi, plutôt une ouverture pour aller plus loin et transformer l’organisation des soins." Celles-ci réclament l'ouverture de discussions, "avec tous les acteurs concernés" (professionnels de santé, médicaux et paramédicaux, usagers, élus et financeurs) "pour échanger sur d'autres solutions à même de répondre à l'urgence de la situation".
Parmi les pistes que les usagers envisagent : le développement des "partages de compétences", mieux répartir l'offre de soins en secteur 1, accélérer le déploiement des MSP, centres de santé, CPTS, et mieux répartir sur le territoire la formation et l'internat de médecine, "au-delà de la première année d'études de médecine".
"Le défi qui nous attend, rien moins que de réfléchir à une amélioration structurelle de l’accès aux soins et, globalement, de notre système de santé, viable et durable, dépasse de loin les intérêts corporatistes et la défense d’un fonctionnement qui n'est plus adapté", appuient encore les assos de patients.
*Inscrit à l'agenda du mardi 6 mai, le texte n'a pas pu être examiné
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