La variabilité glycémique d’une visite à l’autre est un facteur de risque d’événement cardiovasculaire (étude ALLHAT)

09/04/2019 Par Pr Philippe Chanson
Diabétologie Endocrinologie-Métabolisme
La valeur pronostique à long terme de la variabilité de la glycémie est mal connue. Elle fait l’objet de plus en plus d’intérêt car elle pourrait apporter des éléments supplémentaires par rapport à la simple mesure de l’hémoglobine glyquée.

L’étude ALLHAT (Antihypertensive and Lipid-Lowering Treatment to Prevent Heart Attack Trial) était une étude multicentrique de traitement antihypertenseur incluant des populations larges et diverses de sujets de plus de 55 ans, avec ou sans diabète, et chez lesquels la glycémie a été évaluée à plusieurs reprises. Afin d’étudier l’influence de la variabilité d’une visite à l’autre de la glycémie à jeun sur les événements cardiovasculaires et la mortalité, les données de l’étude ALLHAT, cette étude prospective qui a inclus 4 982 participants, ont été analysées. Les données concernant les patients ayant effectué les visites basales à 24 mois et 48 mois ont été analysées. La variabilité visite à visite de la glycémie à jeun (VVV) était définie de deux manières : déviation standard (DS) des mesures ou variabilité indépendante de la moyenne (VIM). Les participants qui n’avaient pas de maladie cardiovasculaire au cours des 48 premiers mois de suivi ont été ensuite analysés pour la survenue ultérieure d’une maladie cardiovasculaire, d’un accident vasculaire cérébral ou d’une insuffisance cardiaque ainsi que pour la mortalité globale. Sur un suivi médian de 5 années, il y a eu 305 événements cardiovasculaires (189 événements coronariens, 45 AVC et 81 insuffisances cardiaques) ainsi que 154 décès. Le hazard ratio ajusté comparant les participants dans le quartile le plus élevé de déviation standard de la glycémie à jeun en comparaison du quartile le plus bas (≥ 0.26 g/l vs < 0.05 g/l) était de 1.43 (IC 95 % = 0.93 – 2.19) pour les événements cardiovasculaires et cérébrovasculaires et de 2.22 (1.22 – 4.04) pour la mortalité globale. La variabilité, indépendante de la moyenne (VIM), était de 1.17 (0.84 – 1.62) pour les maladies cardiovasculaires et de 1.89 (1.21-2.93) pour la mortalité globale. Chez les sujets non diabétiques, le quartile supérieur de déviation standard de la glycémie (HR = 2.67 ; 0.14 – 6.25) ou la variation indépendante de la moyenne (HR = 2.5 ; 1.40 -4.46) conféraient également un risque supérieur de décès. En conclusion, une variabilité glycémique exprimée en déviation standard ou en variabilité indépendante de la moyenne est associée à une augmentation du risque de mortalité. Ces données montrent donc combien il est important d’obtenir des glycémies normales et constantes pour améliorer les événements cardiovasculaires et la mortalité.

Faut-il limiter la durée des arrêts de travail pouvant être prescrits par le médecin?

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