Fibrillation auriculaire liée à une hyperthyroïdie : risque réduit d’événement thrombo-embolique

29/11/2019 Par Pr Philippe Chanson
Cardio-vasculaire HTA Endocrinologie-Métabolisme
La fibrillation auriculaire est la plus fréquente des complications cardiaques de l’hyperthyroïdie et est responsable d’événements thrombo-emboliques.

Cependant, l’incidence réelle des accidents vasculaires cérébraux au cours des hyperthyroïdies à l’origine de fibrillation auriculaire reste mal déterminée. Ceci a conduit une équipe taïwanaise à analyser à partir des données de la base de données de recherche de l’Assurance Maladie Nationale de Taïwan s’il existait une association entre les accidents vasculaires cérébraux et la fibrillation auriculaire. Pour cela, 1 868 patients ayant un diagnostic concomitant de fibrillation auriculaire et d’hyperthyroïdie ont été identifiés entre 2001 et 2010 et ont été comparés à 7 472 patients ayant une fibrillation auriculaire non en rapport avec une hyperthyroïdie, appariés en fonction de l’âge, du sexe et des comorbidités. En fait, il n’y avait pas de différence significative dans un score de risque de fibrillation auriculaire déterminant l’utilisation des anticoagulants entre les deux groupes. Le groupe ayant l’hyperthyroïdie utilisait plus de β-bloqueurs ou de digoxine alors que le groupe qui n’avait pas d’hyperthyroïdie utilisait plus de statines. Quoiqu’il en soit, les patients ayant une fibrillation auriculaire en rapport avec une hyperthyroïdie avaient un risque inférieur de mortalité globale (HR = 0.66 ; IC 95 % = 0.59 à 0.73, p < 0.0001) et d’accident vasculaire cérébral ischémique (HR = 0.73 ; 0.64 à 0.84, p < 0.0001) en comparaison de ceux qui avaient une fibrillation auriculaire non en rapport avec une hyperthyroïdie, particulièrement les patients ayant une hyperthyroïdie avec un score CHA2-DS2-VASc ≥ 1. Les comorbidités, dont le diabète, l’hyperlipidémie, l’hypertension ou les pathologies coronaires, contribuaient à la mortalité globale chez les patients ayant une fibrillation auriculaire non en rapport avec une hyperthyroïdie mais cet effet était diminué chez les patients ayant une fibrillation auriculaire d’origine hyperthyroïdienne. En conclusion, les patients ayant une hyperthyroïdie compliquée de fibrillation auriculaire ont un risque inférieur en comparaison des patients ayant une fibrillation auriculaire d’origine non thyroïdienne. Le traitement de l’hyperthyroïdie est donc crucial comme l’est la prescription d’anticoagulants en fonction du score CHA2-DS2-VASc.

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