Effets cérébraux des cosmétiques : les dermatologues alertent sur des publicités jugées trompeuses

19/02/2024 Par Marielle Ammouche
Dermatologie

Les dermatologues de la Société française de dermatologie (SFD) alertent "les autorités, les consommateurs et les professionnels de la santé" sur des publicités trompeuses de la part de fabricants de cosmétiques, qui sous-entendent que ces produits ont un impact sur l’état psychique des utilisateurs. Pour ces spécialistes, il s’agit là d'"une tendance inquiétante". 

 

Ainsi, dans un communiqué du Groupe psychodermatologie de la SFD, les dermatologues reconnaissent "l'impact psychologique des troubles cutanés". Il s’agit, en effet, souvent, de pathologies affichantes qui peuvent avoir un effet important sur l’humeur. Et le stress est reconnu comme un facteur pouvant aggraver la symptomatologie. Il est, en outre, actuellement bien établi qu’il existe des interactions entre la peau et le système nerveux qui sont "très étroites" et que les propriétés de la peau peuvent être modifiées par le système nerveux. Les dermatologues reconnaissent aussi que, "l'utilisation de cosmétiques peut éventuellement améliorer la qualité de vie des utilisateurs dans une certaine mesure, en particulier lors de maladies de la peau".

Cependant, les spécialistes s’insurgent contre l’existence de mentions de bénéfices directs des cosmétiques sur le cerveau : "Certains fabricants prétendent ou laissent entendre que l'application de leurs produits sur la peau peut avoir des effets directs sur le système nerveux et le cerveau et donc sur le psychisme ou l'humeur." Or, cette interaction va à l’encontre de la définition même d’un cosmétique. "Il est très important de rappeler que les cosmétiques ne peuvent avoir d'effet que sur la peau, les phanères ou les muqueuses selon les règles internationales. Un cosmétique ne peut donc pas avoir d'effet spécifique direct sur le cerveau et donc sur le psychisme. Si tel était le cas, ce produit devrait être immédiatement retiré du marché, ce d’autant plus qu’on peut se poser la question de l’induction de dépendances."

Ils considèrent ainsi que les publicités mentionnant telle publicité devrait donc être interdites. 

 
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