Durogésic : Janssen sanctionné pour son action "anti-générique"

20/12/2017 Par Marielle Ammouche
Médicaments

L’Autorité de la concurrence a décidé de sanctionner le laboratoire Janssen-Cilag et sa maison mère Johnson & Johnson pour avoir retarder l’arrivée sur le marché français des médicaments génériques de Durogesic (fentanyl). La sanction s’élève à 25 millions d’euros.

L'Autorité de la concurrence avait été saisie par le laboratoire pharmaceutique Ratiopharm, devenu Teva Santé. "Deux pratiques ont été sanctionnées, précise l’Autorité de la concurrence : l'intervention répétée, et juridiquement non fondée de Jannsen Cilag, auprès de l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps), afin de convaincre l'autorité de santé de refuser l'octroi au niveau national du statut de générique aux spécialités concurrentes de Durogesic, et ce, en dépit de l'obtention de ce statut au niveau européen. [Et] la mise en œuvre par Jannsen Cilag d'une vaste campagne de dénigrement des génériques de Durogesic, propageant auprès des professionnels de santé exerçant en ville et à l'hôpital (médecins, pharmaciens) un discours trompeur de nature à instiller un doute dans leur esprit sur l'efficacité et l'innocuité de ces génériques, notamment en déformant la portée de la mise en garde que l'Afssaps avait décidé de faire inscrire au répertoire des génériques". L’Autorité qualifie de "graves" ces pratiques, qui ont retardé "de plusieurs" mois l'arrivée des génériques sur le marché. "La stratégie mise en place par Janssen-Cilag a eu des effets de grande ampleur visant l'ensemble des professionnels de santé susceptibles de prescrire ou dispenser Durogesic et engendrant un manque à gagner pour les laboratoires génériques, dans un contexte marqué par les déficits chroniques des comptes sociaux", conclut l’organisme. Pour mémoire, l'Autorité a déjà sanctionné des pratiques de dénigrement à l'encontre de 2 laboratoires pharmaceutiques : Sanofi-Aventis en 2013, à hauteur de 40,6 millions d'euros pour "avoir mis en place une stratégie de dénigrement à l'encontre des génériques de Plavix" ; et Schering-Plough, la même année, à hauteur de 15,3 millions d'euros pour "avoir entravé l'arrivée du générique de son médicament princeps Subutex."

 
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