Jusqu'à 120 consultations par jour, des médicaments contre-indiqués… Un généraliste de la Nièvre interdit d'exercice pendant un an

27/12/2023 Par Aveline Marques
Déontologie

Un médecin généraliste installé près de Nevers, dans la Nièvre, doit fermer son cabinet à compter du 1er janvier prochain. Il a été sanctionné par le Cnom de deux ans d'interdiction d'exercice, dont un an avec sursis, pour plusieurs manquements.   Plusieurs milliers de patients du Nivernais vont se retrouver sans médecin dès la semaine prochaine, suite à la suspension d'un généraliste sexagénaire connu pour avoir "la plus grosse patientèle" du département. Le praticien a été sanctionné par le Cnom d'une interdiction d'exercice de deux ans, dont un an avec sursis, révèle Le Journal du centre. Il devra également rembourser 68 000 euros d'indus à l'Assurance maladie. C'est la CPAM qui avait donné l'alerte, pointant à la fois la suractivité du médecin, la cotation de majorations de nuit et de dimanche injustifiées pour des actes non régulés et des prescriptions problématiques. Il est ainsi reproché au généraliste des associations de médicaments "formellement contre-indiqués" dans 15 cas et des prescriptions qui ne respectaient pas les critères d'âge ou de poids dans 39 autres cas. A deux reprises, également, il a prescrit à des patientes enceintes des médicaments contre-indiqués pendant la grossesse. Pour l'Ordre, le généraliste déployait "une activité manifestement excessive, en contradiction avec les exigences de qualité, de sécurité et d’efficacité des soins". Sur une période de 17 mois, la CPAM comptabilise 187 journées de travail au cours desquelles entre 80 et 121 consultations ont été facturées. Des consultations "qui ont été nécessairement de brève ou de très brève durée", pointe l'Ordre. "Je bosse quand il y a besoin de bosser. Certains ferment leur porte à 17 heures, et ça va à l’administration. Il faut bien que les gens aillent quelque part", a réagi le généraliste mis en cause auprès du quotidien local, déplorant une décision prise par "des technocrates". "Si on a décidé que j’avais trop d’activité, c’est qu’il y en a trop. Mais d’autres n’en font pas assez ailleurs. Maintenant chacun va assumer ses actes, ils vont se débrouiller pour gérer. Ça fout tout le monde dans la merde." L'ARS cherche désormais une solution pour les quelques 5000 patients du médecin suspendu. Ce samedi 30 décembre, plus de 300 personnes se sont réuni devant le cabinet du praticien pour le soutenir. [avec Le Journal du centre]

Faut-il raccourcir les études de médecine?

Marc Jouffroy

Marc Jouffroy

Oui

Bien sûr qu'il faut supprimer les usines à gaz redondantes type Pass-Las, inventées pour justifier leur existences par les ruineux... Lire plus






Faut-il raccourcir les études de médecine?

Marc Jouffroy

Marc Jouffroy

Oui

Bien sûr qu'il faut supprimer les usines à gaz redondantes type Pass-Las, inventées pour justifier leur existences par les ruineux... Lire plus






 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

"En 10 secondes le diagnostic est fait" : l'échographie par les généralistes, une solution pour faciliter l...
21/02/2024
42
Portrait
"Je suis loin d’avoir lavé mon honneur mais j’ai rétabli l’histoire" : les confidences d’Agnès Buzyn, ministre...
22/12/2023
36
"Se poser dans une bulle, ça fait du bien" : en immersion dans cette unité cachée qui soigne les soignants...
05/01/2024
15
Santé publique
Ce qui se cache derrière la hausse inquiétante de l'infertilité
13/03/2024
17
"Ils ont une peur primaire de la psychiatrie" : pourquoi les étudiants en médecine délaissent cette spécialité
27/02/2024
28
Podcast
"C'est assez intense" : reportage dans un centre de formation des assistants médicaux
01/03/2024
9