Mélanome : l’immunothérapie prouve son intérêt en adjuvant à la chirurgie d’emblée

28/08/2017 Par Marielle Ammouche

Plusieurs essais cliniques ont marqué ces 10 derniers mois. Cet été, Egora revient sur quelques-unes de ces études qui ont fait l’actualité. (Article initialement publié le 12/10/16)

Une étude publiée dans le New England Journal of Medicine démontre l’intérêt de l’ipilimumab, une immunothérapie anti-CTLA4, chez les patients opérés d’un mélanome et à risque de rechute. A 5 ans, le taux de survie sans récidive est augmenté de 24% par rapport au placebo.

Jusqu’à présent, cette immunothérapie était réservée aux patients atteints de cancers inopérables, métastatiques ou aux patients en rechute. Cette étude internationale, multicentrique et randomisée de phase III a inclus 951 patients opérés pour un mélanome de stade III. Ils ont été randomisés en 2 groupes : 475 patients ont reçu une immunothérapie (10 mg/kg d’ipilimumab) après l’opération. Les autres recevaient un placebo. Les résultats, présentés au congrès de l’European Society for Medical Oncology (Esmo, Copenhague, 7-11 octobre 2016), montrent un bénéfice significatif de cette immunothérapie après la chirurgie sur la survie totale, sans rechute et sans métastase. Ainsi, à 5 ans, le taux de survie globale était de 65,4% parmi les patients traités par ipilimumab, contre 54,4% dans le groupe placebo (HR de 0,72). En outre, 40,8% des patients traités par ipilimumab n’avaient pas rechuté contre 30,3% des patients sous placebo, soit une hausse de 24% de la survie sans récidive. Et le taux de survie sans apparition de métastase était de 48,3% pour les patients traités par ipilimumab contre 38,9% (HR 0,76). Sur le plan de la tolérance, des effets indésirables de grade 3 et 4 étaient plus fréquents chez les patients traités par ipilimumab (54,1% des patients) que sous placebo (26,2%). "Cette étude est le point d’ancrage d’un nouveau positionnement de l’immunothérapie dans l’arsenal thérapeutique des cancers", conclut le Pr Eggermont, premier auteur de la publication dans le New England Journal of Medicine et directeur général de Gustave Roussy. Il fait notamment écho à une étude sur l’efficacité d’une immunothérapie administrée en première ligne dans les cancers du poumon, présentée aussi au congrès européen de l’Esmo, et dont les résultats positifs étaient en faveur de l’extension de l’immunothérapie en remplacement de la chimiothérapie en première ligne de traitement pour certains cancers du poumon.

 
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