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Causes de mortalité : des particularités françaises

En France, la première cause de mortalité est le cancer. Et cela constitue une exception en Europe, car chez nos voisins il s’agit des maladies cardiovasculaires, selon un récent rapport de l’Institut national d'études démographiques (Ined).

18/12/2024 Par Dre Marielle Ammouche
Santé publique
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En France, la première cause de mortalité est le cancer. Et cela constitue une exception en Europe, car chez nos voisins il s’agit des maladies cardiovasculaires. Ainsi, selon un rapport de l’Institut national d'études démographiques (Ined) qui vient d’être rendu publique, "la France se distingue de ses voisins européens par une mortalité cardiovasculaire particulièrement faible, en particulier pour les maladies ischémiques du cœur". 

La mortalité cardiovasculaire constituait, en 2021, 33% de la mortalité toutes causes (32% pour les hommes et 35% pour les femmes). Son incidence était de 189 pour 100 000 en France, contre 359 pour 100 000 dans l’ensemble de l’Europe. L’Espagne arrive en 2ème position avec 217 décès cardiovasculaires pour 100 000 habitants.

C'est chez les femmes que l'écart entre la France et l'ensemble de l'Europe est particulièrement important pour les décès cardiovasculaires. En outre, en France comme ailleurs en Europe, on observe "un ralentissement des progrès dans le contrôle de ces maladies, peut-être lié à l'augmentation de certains facteurs de risque comme le diabète et l'obésité", tempère l'étude.

La mortalité par cancer reste aussi plus faible en France que dans la plupart des 27 pays de l’Union européenne (UE), et globalement proche de la moyenne européenne, pour les hommes comme pour les femmes. La mortalité par cancer ne cesse de diminuer, en France comme ailleurs en Europe, depuis les années 1990, même si cette baisse est deux fois moins rapide que pour la mortalité par maladie cardiovasculaire, relève l'Ined. 

 

Une espérance de vie en hausse

Les cancers les plus meurtriers sont les cancers du poumon, de l’intestin et du pancréas pour les deux sexes, ainsi que le cancer du sein pour les femmes et le cancer de la prostate pour les hommes. Mais "la France se distingue par une mortalité par cancer de l’estomac beaucoup moins élevée que dans le reste de l’Europe, avec un taux comparatif qui représente seulement la moitié de la moyenne européenne, tant pour les hommes que pour les femmes", détaille le rapport.

Globalement, la mortalité en France en 2023 a baissé de 44 000 décès par rapport à 2022 (631 000 décès en 2023 pour la France entière) ; mais elle reste plus élevée que ce qui était observé avant la pandémie (2019), "du fait du vieillissement de la population", précisent les auteurs. 

En revanche, l’espérance de vie a augmenté par rapport à 2019 : elle est, en 2023, de 80 ans pour les hommes et 85,7 ans pour les femmes (contre respectivement 79,7 et 85,6 ans en 2019). Un rebond est observé en 2023, succédant à une période de recul de l’espérance de vie observée dans tous les pays d’Europe du fait de la pandémie, entre 2019 et 2022 : -0,8 an pour les hommes (-0,4 an en France) et -1 an pour les femmes (0,4 an en France). Ce rebond de l’espérance de vie en France en 2023 est toutefois inférieur à celui observé dans d’autres pays d’Europe. Dans ce domaine, la France se situe toute de même dans le premier tiers du classement européen, mais avec une grosse différence selon le sexe : 3ème rang pour les femmes, et 11ème pour les hommes. 

Le rapport souligne enfin la mauvaise place de la France en matière de mortalité infantile (23ème rang sur 27), ainsi que la place importante de la mortalité liée aux morts violentes. Et pour la mortalité due à d'autres maladies (hors cancers, maladies cardiovasculaires et morts violentes), la France se situe sous la moyenne européenne.

Références :

D’après le rapport de l’Ined "Conjoncture démographique 2024" (16 décembre). Avec AFP

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