Un scanner sans injection est très sensible pour exclure un phéochromocytome

24/05/2018 Par Pr Philippe Chanson
Néphrologie
Une proportion grandissante des phéochromocytomes est actuellement détectée au cours de l’évaluation d’une masse surrénalienne de découverte fortuite.

Jusqu’à maintenant, afin d’éliminer un phéochromocytome, en particulier en cas d’intervention chirurgicale, il était recommandé de faire un dosage des catécholamines et des dérivés méthoxylés. Rappelons que la prévalence des phéochromocytomes au sein des incidentalomes surrénaliens est d’environ 5 à 7 % et qu’à l’inverse, près de 30 % des phéochromocytomes sont maintenant diagnostiqués à l’occasion de l’évaluation d’un incidentalome surrénalien. Il a récemment été suggéré qu’une densité ≤ 10 HU de la masse surrénalienne lors du scanner sans injection permettait d’éliminer un phéochromocytome. Afin de vérifier cette assertion dans un groupe plus important de patients à l’occasion d’une étude rétrospective, une équipe multicentrique néerlandaise a réévalué de manière systématique les scanners sans injection réalisés en préopératoire chez les patients pour lesquels un phéochromocytome avait été confirmé à l’histologie. La densité était déterminée de manière indépendante par deux radiologues expérimentés. Au total, 214 patients ont été identifiés dans ces différents centres des Pays-Bas, donnant un total de 222 phéochromocytomes. Le diamètre tumoral maximal était de 51 mm (extrêmes : 39-74 mm). La densité moyenne dans la région d’intérêt était de 36 ± 10 UH. Seul un phéochromocytome avait une densité ≤ 10 UH, donnant donc pour ce seuil de 10 UH une sensibilité de 99.6 % (IC 95 % = 97.5-99.9%). Le coefficient de corrélation intra-classe était de 0.81 (0.75-0.86) avec une erreur standard de mesure de 7.3 UH entre les observateurs. En conclusion, la probabilité d’un phéochromocytome lorsque la densité au scanner sans injection est ≤ 10 UH est extrêmement basse. La cohérence inter-observateur dans la mesure de la densité est excellente. Cette étude confirme donc la recommandation que chez les patients ayant un incidentalome surrénalien, la mesure des catécholamines et dérivés méthoxylés pour éliminer un phéochromocytome n’est nécessaire que lorsque la densité est > 10 HU.

Faut-il octroyer plus d'autonomie aux infirmières ?

Angélique  Zecchi-Cabanes

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