Un lien entre cancer de la vessie et eau chlorée

02/08/2017 Par Marielle Ammouche
Urologie

Selon de nouvelles données de Santé Publique France, 18 % des cas de cancers de la vessie pourraient être attribuables à certains sous-produits issus de la chloration de l’eau en France.

Santé publique France a publié deux rapports qui visaient à analyser le lien entre cancer de la vessie et les trihalométhanes (THM), des produits issus de la chloration de l’eau. Cette méthode est la principale utilisée pour désinfecter les eaux potables dans le monde et France. Le chlore réagit avec des matières organiques d’origine naturelle, ce qui entraine des sous-produits de la chloration (SPC), famille contenant plus de 600 substances dont les THM, seuls SPC réglementés en France. Or, des études, dont une méta-analyse de 2011, ont mis en évidence une relation entre exposition aux THM et risque de cancer de la vessie chez l’homme. Les deux nouvelles études présentées par Santé Publique France avaient pour objectif d’approfondir ces données. Le premier rapport est une étude d’évaluation quantitative d’impact sanitaire (Eqis) permettant d’établir la part attribuable des cancers de la vessie aux sous-produits de la chloration de l’eau. Les résultats montrent que l’exposition moyenne actuelle de la population française est estimée à 11,7 μg.L-1, contre 17,3 μg.L-1 dans le passé. La population alimentée par des eaux de surface est deux fois plus exposée que la population alimentée par des eaux souterraines. Selon les auteurs, sous réserve de la validité de la concentration-réponse,18 % des cas de cancers de la vessie seraient attribuables aux SPC (1 600 cas par an). Si l’exposition ne change pas, cette proportion serait toujours de 16 % dans le futur. Le second rapport est une étude écologique géographique, qui croise des données des registres des cancers et les données d’exposition aux THM. Il met en évidence une association positive pour les THM des eaux de surface, à la limite de la significativité. Santé Publique France précise cependant que "la première étude ne permet pas d’affirmer avec un niveau de preuve suffisant le lien causal entre l’exposition aux THM et le cancer de la vessie, et que la nature écologique de la seconde étude en limite la portée". Elle considère tout de même que "ces résultats sont cohérents avec les données de la littérature qui documente une association entre la concentration de THM dans les eaux destinées à la consommation, et le risque de cancer de la vessie".

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