Tirzépatide, un double agoniste des récepteurs du GIP et du GLP1, plus efficace que le semaglutide, un agoniste simple du récepteur du GLP1

31/08/2021 Par Pr Philippe Chanson
Diabétologie
Le tirzépatide est un agoniste du récepteur du GLP1 et du récepteur du GIP, actuellement en phase de développement dans le traitement du diabète de type 2. Son efficacité et sa tolérance ont été comparées au sémaglutide, un agoniste sélectif du récepteur du GLP1, dans le cadre d’une étude ouverte de 40 semaines, de phase 3, portant sur 1879 patients randomisés pour recevoir chaque semaine le tirzépatide à la dose de 5 mg, 10 mg, ou 15 mg, ou le sémaglutide à la dose de 1 mg. L’hémoglobine glyquée moyenne au début de l’étude était de 8.28 %, l’âge moyen était de 56.6 ans et le poids moyen de 93.7 kg.

La variation moyenne de l’hémoglobine glyquée entre la valeur basale et la 40e semaine a été de -2.01 points de pourcentage sous 5 mg de tirzépatide, -2.24 points de pourcentage sous 10 mg et -2.3 points de pourcentage sous 15 mg, alors qu’elle a été de -1.86 points de pourcentage sous sémaglutide. Les différences estimées entre les doses de 5, 10 et 15 mg et le sémaglutide étaient respectivement de -0.15 points de pourcentage (IC 95 % = -0.28 à -0.03, p = 0.02), -0.39 points de pourcentage (-0.51 à -0.26, p < 0.001) et -0.45 points de pourcentage (-0.57 à -0.32, p < 0.001). Le tirzépatide, à toutes les doses, était non inférieur et était même supérieur au sémaglutide. La réduction du poids corporel était supérieure sous tirzépatide en comparaison du sémaglutide (différence moyenne estimée de -1.9 kg sous 5 mg, -3.6 kg sous 10 mg et -5.5 kg sous sémaglutide ; p < 0.001 pour les 3 comparaisons). L’effet secondaire le plus fréquent était gastro-intestinal et était généralement faible à modéré en sévérité dans les groupes tirzépatide et sémaglutide : nausées de 17 à 22 % sous tirzépatide et 18 % sous sémaglutide ; diarrhée 13 à 16 % sous tirzépatide et 12 % sous sémaglutide ; vomissements 6 à 10 % sous tirzépatide et 8 % sous sémaglutide. Une hypoglycémie a été rapportée chez 0.6 % des patients sous tirzépatide 5 mg, 0.2 % des patients sous tirzépatide 10 mg, 1.7 % des patients sous tirzépatide 15 mg et chez 0.4 % des patients sous sémaglutide. Des effets secondaires graves étaient rapportés chez 5 à 10 % des patients qui recevaient le tirzépatide et chez 3 % de ceux qui recevaient le sémaglutide. En conclusion, les patients diabétiques de type 2 sous tirzépatide ont une amélioration supérieure de l’hémoglobine glyquée après 40 semaines de traitement en comparaison des patients sous sémaglutide et cela quelle qu’en soit la dose.

Vignette
 

SAS : accepterez-vous de partager votre agenda ?

Pierre Nevians

Pierre Nevians

Non

A tout problème complexe, il y a une solution simple .... et fausse. Il faut cesser de voir la médecine libérale comme une rustin... Lire plus

0 commentaire
7 débatteurs en ligne7 en ligne





La sélection de la rédaction

"En 10 secondes le diagnostic est fait" : l'échographie par les généralistes, une solution pour faciliter l...
21/02/2024
42
Portrait
"Je suis loin d’avoir lavé mon honneur mais j’ai rétabli l’histoire" : les confidences d’Agnès Buzyn, ministre...
22/12/2023
36
"Se poser dans une bulle, ça fait du bien" : en immersion dans cette unité cachée qui soigne les soignants...
05/01/2024
15
Santé publique
Ce qui se cache derrière la hausse inquiétante de l'infertilité
13/03/2024
17
"Ils ont une peur primaire de la psychiatrie" : pourquoi les étudiants en médecine délaissent cette spécialité
27/02/2024
28
"C'est assez intense" : reportage dans un centre de formation des assistants médicaux
01/03/2024
9