Survenue d’une nouvelle tumeur au cours d’un traitement par hormone de croissance chez les adultes ayant développé un déficit hypophysaire après traitement d’une lésion maligne

09/03/2018 Par Pr Philippe Chanson
Endocrinologie-Métabolisme

Lorsque les patients ont été traités dans l’enfance ou à l’âge adulte d’un cancer et qu’ils développent par la suite une insuffisance hypophysaire avec en particulier un déficit en hormone de croissance, on s’interroge toujours sur le risque de mettre en route un traitement par hormone de croissance.

Afin d’apporter de nouveaux éléments sur l’incidence de nouveaux cancers chez des survivants d’un cancer survenu soit dans l’enfance, soit à l’âge adulte, les données de l’étude KIMS, une étude rétrospective menée dans le cadre d’une étude de suivi des patients traités par hormone de croissance ont été analysées. 349 sujets ayant eu un cancer dans l’enfance dont 50.4 % de femmes et 174 sujets survivants de cancers ayant été traités pour un cancer à l’âge adulte, dont 42.5 % de femmes, ont été suivis. Après un suivi médian de 5.9 années (2 192 patients/année), seuls 15 survivants de cancers traités dans l’enfance (4.3 %) ont développé un nouveau cancer (n = 16). Le rapport standardisé d’incidence était de 10.4 (IC 95 % = 5.9 à 16.9) et de 6.5 (3-12.4) après l’exclusion de 7 patients ayant un cancer de la peau. En comparaison chez les patients ayant un déficit en GH idiopathique isolé survenu dans l’enfance, seuls 3 cancers ont été observés (0.5 %) après un suivi médian de 5.4 années (3 908 patients/année ; donnant un rapport standardisé d’incidence de 0.47 (0.09 à 1.37). Un nouveau cancer est survenu chez 3 sujets ayant eu un cancer traité à l’âge adulte (soit 1.7 %) donnant un rapport standardisé d’incidence de 1.1 (0.2-3.2) alors que, en comparaison, chez 146 patients ayant un adénome hypophysaire non fonctionnel, 153 cas ont été observés (6 %), donnant un rapport standardisé d’incidence de 1.1 (0.9-1.2). En conclusion, le risque de survenue d’un second cancer est augmenté chez les patients survivants d’un cancer survenu dans l’enfance mais pas chez les survivants d’un cancer survenu à l’âge adulte, ce qui illustre la nécessité de suivre de manière étroite les patients traités par hormone de croissance lorsqu’il y a eu un cancer préalable.

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