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Santé respiratoire : des bénéfices insuffisants au regard des moyens mis dans la prévention, selon la Cour des comptes

Un rapport de la Cour des comptes dresse un tableau négatif de la prise en charge des pathologies respiratoires - asthme, BPCO, et cancer pulmonaire - en France, surtout au regard des moyens mis en place pour les politiques de prévention et de lutte contre ces pathologies, qui ont augmenté ces dernières années.

16/05/2024 Par Dre Marielle Ammouche
Pneumologie Santé publique
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Les maladies respiratoires représentent un problème de santé publique majeure en France comme dans le monde - de par leur fréquence, mais aussi leur augmentation depuis plusieurs décennies. Les facteurs environnementaux, le tabac et le vieillissement de la population en sont les principaux facteurs. C’est le cas en particulier pour les pathologies respiratoires chroniques - asthme et BPCO - qui concernent respectivement 4 et 3,5 millions de personnes en France. Auxquelles s’ajoutent les 160 000 personnes ayant un cancer pulmonaire. Au final, plus de 10 % de la population est atteinte d’une pathologie respiratoire.

Face à ces enjeux, les dépenses publiques ont fortement augmenté ces dernières années pour la prévention, principalement représentée par la lutte contre le tabac. Elles ont ainsi doublé depuis 2018. Mais les dépenses de soins ont aussi fortement progressé, de 1,3 milliard d'euros entre 2017 et 2021 atteignant 6,7 milliards (3,7 pour les maladies respiratoires chronique, et 3 millions pour le cancer pulmonaire).

La Cour des comptes considère donc que les moyens mis dans les politiques de prévention n’ont pas apporté assez de résultats. Ainsi, la prise en charge des maladies respiratoires chroniques est loin d’être optimale, « en raison des lacunes dans la détection précoce et de l’insuffisance de l’offre de proximité. Cela conduit à des hospitalisations en urgence, coûteuses et potentiellement évitables » estiment les auteurs du rapport. En cause, entre autres, une sous-estimation de la BPCO de la part de la population, mais aussi des professionnels de santé. 

Concernant le cancer du poumon, la prise en charge apparaît « plus structurée ». Mais elle est trop souvent réalisée à un stade avancé de la maladie. Les Sages de la rue Cambon regrettent aussi un manque de prise en charge non médicamenteuse (éducation thérapeutique et activité physique adaptée) : « bien qu’inscrites dans la loi, elles sont encore peu accessibles aux patients à proximité de leurs lieux de vie, et sont insuffisamment prescrites ».

Par ailleurs, sur le plan administratif et financier, la gouvernance et l’organisation sont « peu lisibles », estiment les auteurs du rapport. Ils reconnaissent l’apport des expérimentations dites « article 51 » et des initiatives d’exercice coordonnée, « mais ces évolutions, tout comme les tentatives de programmes de gestion des pathologies de l’Assurance maladie, sont insuffisantes ». Ils préconisent le développement du rôle des « patients experts » pour ces maladies « dont la clef de la prise en charge repose sur des changements d’habitudes de vie », et des outils connectés. Ils recommandent aussi une meilleure coordination entre le ministère de la Santé et celui de la Transition écologique, permettant une meilleure cohérence entre la Stratégie nationale de santé et le plan national santé environnement (PNSE). « Ce plan doit s’inscrire dans le cadre des objectifs définis par le ministère chargé de la santé ainsi que dans la feuille de route dédiée à la BPCO et à l’asthme, telle qu’issue des recommandations de la HAS ».

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