Risque accru, mais très faible, de cholangiocarcinome chez les diabétiques de type 2 traités par incrétinomimétiques

20/12/2018 Par Pr Philippe Chanson
Diabétologie
Le GLP1 est une hormone incrétine qui semble avoir des effets prolifératifs et anti-apoptotiques sur les cholangiocytes, ces cellules qui tapissent l’arbre biliaire.

Ceci a donc soulevé la possibilité que les incrétino-mimétiques, qu’il s’agisse des inhibiteurs de DPP4 ou des agonistes du récepteur du GLP1, puissent augmenter le risque de cholangiocarcinome, un cancer rare mais potentiellement létal. Aucune étude d’observation n’a analysé cette association en conditions de vie réelle. Des chercheurs canadiens ont donc utilisé les données d’une étude de cohorte de population obtenue dans la UK Clinical Practice Research Datalink, une base de données de médecine générale du Royaume-Uni, pour déterminer si l’utilisation de ces incrétino-mimétiques pouvait être associée ou non à une augmentation du risque de cholangiocarcinome chez les diabétiques de type 2. L’étude a porté sur 154 162 adultes mis sous traitement antidiabétique entre janvier 2017 et mars 2017 et suivis jusqu’au 31 mars 2018. Au cours des 614 274 personnes/année de suivi, 105 cas de cholangiocarcinome sont survenus, soit un taux de 17.1 pour 100 000 personnes/année. L’utilisation des inhibiteurs de DPP-4 était associée à une augmentation de 77 % du risque de cholangiocarcinome (hazard ratio = 1.77 ; IC 95 % = 1.04 à 3.01). L’utilisation des agonistes du récepteur du GLP1 était associée à une augmentation du risque mais avec un intervalle de confiance très large et non significatif (hazard ratio = 1.97 ; 0.83 à 4.66). En analyse en pharmacovigilance, l’utilisation d’inhibiteurs de DPP-4 et celle des agonistes du récepteur du GLP1 étaient toutes deux associées à une augmentation des rapports de cholangiocarcinome en comparaison de l’utilisation des sulfonylurées (HR=1.63, IC = 1 à 2.66) ou des thiazolidinediones (HR= 4.73 ; 2.95 à 7.58). En conclusion, en comparaison avec l’utilisation des autres antidiabétiques oraux de seconde ou de troisième ligne, l’utilisation des inhibiteurs de DPP-4 et possiblement des agonistes du récepteur du GLP1 pourrait être associée à une augmentation du risque de cholangiocarcinome chez les adultes ayant un diabète de type 2. Il faut toutefois souligner que le risque absolu de ce cancer reste très faible.

SAS : accepterez-vous de partager votre agenda ?

Avocat  Du Diable

Avocat Du Diable

Oui

C'est absolument formidable , quand je me repose sur un transat, avec dans mon verre une orange fraichement pressée, en compagn... Lire plus

0 commentaire
11 débatteurs en ligne11 en ligne





 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

"En 10 secondes le diagnostic est fait" : l'échographie par les généralistes, une solution pour faciliter l...
21/02/2024
42
Portrait
"Je suis loin d’avoir lavé mon honneur mais j’ai rétabli l’histoire" : les confidences d’Agnès Buzyn, ministre...
22/12/2023
36
"Se poser dans une bulle, ça fait du bien" : en immersion dans cette unité cachée qui soigne les soignants...
05/01/2024
15
Santé publique
Ce qui se cache derrière la hausse inquiétante de l'infertilité
13/03/2024
17
"Ils ont une peur primaire de la psychiatrie" : pourquoi les étudiants en médecine délaissent cette spécialité
27/02/2024
28
Podcast
"C'est assez intense" : reportage dans un centre de formation des assistants médicaux
01/03/2024
9