Prévalence élevée de fractures vertébrales radiologiques chez les femmes ayant un carcinome thyroïdien traité par hormones thyroïdiennes à dose freinatrice

23/03/2018 Par Pr Philippe Chanson
Endocrinologie-Métabolisme

On sait que les femmes qui ont un cancer de la thyroïde et qui sont traitées par les hormones thyroïdiennes à dose freinatrice sur la TSH (pour obtenir une TSH inférieure à la limite inférieure de la normale) ont une perte osseuse et des fractures non vertébrales. Qu’en est-il des fractures vertébrales radiologiques qui sont un marqueur précoce mais crucial, sur le plan clinique, de la fragilité osseuse ? Pour répondre à cette question, une équipe italienne a mené une étude transversale afin d’évaluer la prévalence et les déterminants des fractures vertébrales radiologiques chez les femmes qui recevaient un traitement par lévothyroxine pour un cancer thyroïdien différencié. Ce sont 179 femmes d’âge médian 59 ans dont 178 étaient ménopausées et qui avaient eu une thyroïdectomie pour cancer différencié de la thyroïde et étaient traitées par du LT4 qui ont été évaluées à la recherche de fractures radiologiques et par mesure de la densité minérale osseuse. Les auteurs ont séparé les femmes en 3 groupes : TSH <0.5 mU/l (groupe 1, n = 83), TSH entre 0.5 et 1 mU/l (groupe 2, n = 50) et TSH > 1 mU/l (groupe 3, n = 46). Les fractures vertébrales ont été trouvées chez 51 femmes (28.5 %) avec une prévalence significativement supérieure dans le groupe 1 (44.6 %) en comparaison du groupe 2 (24 %) et du groupe 3 (4.3 %). La prévalence des fractures vertébrales n’était pas significativement différente chez les patients du groupe 1 ayant une densité minérale osseuse normale, une ostéopénie ou une ostéoporose alors que dans les groupes 2 et les groupes 3, les fractures vertébrales étaient plus fréquentes chez les patientes ayant une ostéoporose en comparaison de celles qui avaient soit une ostéopénie, soit une densité minérale osseuse normale. Dans l’ensemble de la population, les fractures vertébrales étaient associées de manière significative et indépendante à des TSH < 1 mU/l, avec le diagnostic densitométrique de l’ostéoporose au niveau lombaire, fémoral ou de la hanche, avec l’âge des patientes et la durée du traitement par lévothyroxine. En conclusion, la prévalence des fractures vertébrales est élevée chez les femmes ayant un cancer papillaire différencié de la thyroïde et qui utilisent à long terme un traitement freinateur par la thyroxine. Chez toutes les femmes qui ont un cancer de bon pronostic et qui n’ont plus besoin actuellement d’un traitement freinateur, il est donc important de réduire la dose de l-T4 afin que la TSH soit dans l’objectif, ceci dans le but ultime de prévenir les complications comme les fractures vertébrales.

Faut-il octroyer plus d'autonomie aux infirmières ?

Angélique  Zecchi-Cabanes

Angélique Zecchi-Cabanes

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