Pas d’association inverse entre une prise élevée de laitages et le risque de mortalité

12/12/2019 Par Pr Philippe Chanson
Endocrinologie-Métabolisme
La relation entre la consommation quotidienne de produits laitiers et différents problèmes de santé, dont le diabète de type 2, les maladies cardiovasculaires et le cancer, a été analysée de manière extensive et la plupart des études n’ont pas montré de bénéfices ou d’inconvénients de cette association.

En revanche, les relations entre la consommation de laitages et la mortalité, à partir d’études prospectives de cohortes, sont plus limitées, ce qui a amené l’équipe d’Harvard à combiner 3 études prospectives de cohortes avec des relevés répétés du régime et du style de vie, la Nurses’ Health Study, la Nurses’ Health Study II et la Health Professionals Follow-up Study aux Etats-Unis afin de tenter d’y voir plus clair. La combinaison des trois cohortes intéressait 168 153 et 49 602 hommes qui n’avaient pas de maladie cardiovasculaire ou de cancer au début de l’étude. Comparé au quintile de consommation de laitages le plus bas (en moyenne 0.8 fois par jour), le hazard ratio poolé, mutivarié pour la mortalité totale est de 0.98 (IC 95 ù = 0.96 à 1.01) pour le second quintile de consommation de laitages (1 fois et demi par jour), de 1 (0.97 à 1.03) pour le troisième quintile (en moyenne 2 fois par jour), de 1.02 (0.99 à 1.05) pour le quatrième (en moyenne 2.8 fois par jour) et de 1.07 (1.04 à 1.10) pour le quintile supérieur (en moyenne 4.2 fois par jour) (p pour la tendance < 0.001). Pour le quintile supérieur (en comparaison du quintile inférieur) de consommation quotidienne de laitages, le hazard ratio est de 1.02 (0.95 à 1.08) pour la mortalité cardiovasculaire et de 1.05 (0.99 à 1.11) pour la mortalité par cancer. En fonction des types de produits laitiers, la consommation de lait entier est significativement associée aux risques les plus élevés de mortalité globale (hazard ratio pour une demi-consommation par jour = 1.11 ; 1.09 à 1.14), pour la mortalité cardiovasculaire (1.09 ; 1.03 à 1.15) et pour la mortalité par cancer (1.11 ; 1.06 à 1.17). Dans les analyses de substitution des aliments, la consommation de noix et noisettes, de légumes ou de céréales entières à la place des laitages est associée à une réduction de la mortalité alors que la consommation de viande rouge et de viande transformée à la place des produits laitiers est associée à une mortalité supérieure. En conclusion, il n’y a pas de données, selon ces études, pour penser qu’il y a une association inverse entre une consommation importante de produits laitiers et un risque de mortalité. Les effets sur la santé des produits laitiers doivent prendre en compte les produits utilisés en remplacement !

SAS : accepterez-vous de partager votre agenda ?

Avocat  Du Diable

Avocat Du Diable

Oui

C'est absolument formidable , quand je me repose sur un transat, avec dans mon verre une orange fraichement pressée, en compagn... Lire plus

0 commentaire
4 débatteurs en ligne4 en ligne





 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

"En 10 secondes le diagnostic est fait" : l'échographie par les généralistes, une solution pour faciliter l...
21/02/2024
42
Portrait
"Je suis loin d’avoir lavé mon honneur mais j’ai rétabli l’histoire" : les confidences d’Agnès Buzyn, ministre...
22/12/2023
36
"Se poser dans une bulle, ça fait du bien" : en immersion dans cette unité cachée qui soigne les soignants...
05/01/2024
15
Santé publique
Ce qui se cache derrière la hausse inquiétante de l'infertilité
13/03/2024
17
"Ils ont une peur primaire de la psychiatrie" : pourquoi les étudiants en médecine délaissent cette spécialité
27/02/2024
28
Podcast
"C'est assez intense" : reportage dans un centre de formation des assistants médicaux
01/03/2024
9