Obésité : la chirurgie bariatrique réduit la mortalité sur le long terme

18/10/2019 Par Pr Philippe Chanson
Chirurgie Nutrition
Les effets secondaires à long terme après bypass gastrique ou gastrectomie sleeve sont mal connus, la plupart des études se limitant à des études à court terme.

Quelques études rétrospectives ont montré une réduction de la mortalité à long terme mais on dispose de peu de données sur les effets secondaires à long terme. Ceci a donc poussé une équipe d’épidémiologistes à extraire les données provenant du Système National des Données de Santé de l’Assurance Maladie au niveau national français, pour tous les patients ayant eu un bypass gastrique ou une gastrectomie sleeve en France en 2009, permettant un suivi de 7 années. Tous les patients opérés ont été appariés à des témoins des mêmes âge, sexe et catégorie d’IMC, et traitement antidiabétique au départ. Entre le 1er janvier 2009 et le 31décembre 2009, 8 966 patients ont eu une chirurgie bariatrique dont 82 % de femmes, à un âge moyen de 40.4 ± 11.3 ans, et 8 966 témoins appariés ont été inclus dans l’analyse. 55 % des patients opérés avaient eu un bypass gastrique et 45 % une gastrectomie sleeve. Après un suivi moyen de 6.8 ± 0.2 ans, la mortalité était effectivement inférieure dans le groupe bypass gastrique (hazard ratio = 0.64 ; IC 95 % = 0.52 à 0.78 ; p < 0.0001) ainsi que dans le groupe gastrectomie sleeve (HR = 0.38 ; 0.29 à 0.5 ; p < 0.0001) en comparaison du groupe témoin. Les patients qui avaient eu un bypass gastrique ou une gastrectomie sleeve avaient un risque supérieur de subir une chirurgie gastro-intestinale invasive ou une endoscopie (rapport des taux d’incidence = 2.4 ; 2.1 à 2.7, p < 0.0001 pour le bypass gastrique et 1.5 ; 1.3 à 1.7, p < 0.0001 pour la gastrectomie sleeve) en comparaison des témoins. Ils avaient aussi un risque supérieur de troubles gastro-intestinaux ne conduisant pas à une procédure invasive (rapport de taux d’incidence = 1.9 pour le bypass gastrique et 1.2 pour la gastrectomie sleeve) ainsi qu’un risque supérieur de troubles nutritionnels (rapport des taux d’incidence = 4.9 ; 3.8 à 6.4, p < 0.01 pour le bypass gastrique et 1.8 ; 1.3 à 2.5, p < 0.001 pour la gastrectomie sleeve). Il n’y avait pas d’association significative pour les troubles psychiatriques tant pour le bypass gastrique que pour la gastrectomie sleeve. Seul le bypass gastrique était associé à un petit risque supérieur de dépendance à l’alcool (1.8 ; 1.1 à 2.8, p = 0.0124). En conclusion, même si la mortalité à 7 ans des patients ayant eu un bypass gastrique ou une gastrectomie sleeve est inférieure, le taux d’admissions hospitalières au moins une fois pour des effets secondaires est augmenté, en particulier pour des raisons gastro-intestinales ou nutritionnelles. En revanche ce n’est pas le cas pour les troubles psychiatriques. Le risque semble supérieur après bypass gastrique qu’après gastrectomie sleeve.

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