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Mésusage des aGLP-1 : vigilance renforcée des autorités de santé

L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) attire à nouveau la vigilance concernant l’utilisation des analogues du glucagon-like peptide-1 (aGLP-1), dont les prescriptions sont en augmentation, et qui sont à l’origine de mésusages. Les aGLP-1 sont, en effet, parfois détournés pour la perte de poids à des fins esthétiques chez des personnes qui n’ont pas de problèmes de santé. Or, ces situations peuvent entrainer des effets indésirables potentiellement graves.

08/07/2024 Par Dre Marielle Ammouche
Thérapeutique
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"Actuellement, nous avons recensé peu de cas d’effets indésirables graves liés à l’utilisation des aGLP-1, sans doute en raison des tensions importantes d'approvisionnement qui nous ont contraints à restreindre l'utilisation de ces médicaments. Néanmoins, lorsque ces tensions prendront fin, un plus grand nombre de patients pourront avoir accès aux traitements, ce qui pourrait entraîner une nette augmentation des cas d'effets indésirables graves", s’inquiète ainsi l’ANSM.

C’est pourquoi, le GIS Epi-Phare, en collaboration avec le Centre Drugs-SafeR de Bordeaux, lance un programme d’études de pharmaco-épidémiologie sur les aGLP-1 et leurs effets indésirables graves. Les événements indésirables qui seront examinés sont, en particulier, les évènements gastro-intestinaux rares mais graves, dont la pancréatite, l’occlusion intestinale, la gastroparésie (paralysie de l’estomac qui entraîne un retard de sa vidange) ; les risques liés à l'anesthésie, notamment de pneumopathies d'inhalation ; les idées suicidaires même si "le lien avec le traitement n’a pas pu être établi à ce jour". Enfin, des risques d’effets indésirables à long terme seront aussi recherchés, comme le risque de cancer de la thyroïde ou de cancer gastro-intestinaux. 

Selon les dernières estimations de la Caisse nationale de l'Assurance Maladie, les mésusages concerneraient 1,5% des patients sous Ozempic. Un chiffre probablement "sous-estimés", reconnait l’ANSM, car il ne prend en compte que les médicaments dispensés en pharmacie et remboursés.

L’ANSM alerte, en particulier, sur les risques associés à l’utilisation de stylos injecteurs de contrefaçon. L’EMA et l’OMS ont ainsi identifié des stylos préremplis faussement étiquetés comme de l’Ozempic.

Références :

Communiqué de l’Agence nationale dé sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM, 4 juillet)

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