Lombalgies : les nouvelles recommandations de la HAS pour éviter le passage à la chronicité

04/04/2019 Par Marielle Ammouche
Rhumatologie
Pathologie fréquente (84% de la population au cours de la vie) et de pronostic favorable dans la grande majorité des cas, la lombalgie constitue le second motif de recours à un médecin généraliste.

Pour la Haute Autorité de santé, "la lombalgie occasionne un trop grand recours à des actes inutiles et constitue aujourd’hui un problème de santé publique et de santé au travail". C’est pourquoi elle publie le 4 avril une recommandation, assortie d’un arbre décisionnel, sur la prise en charge des patients "dans le but d’améliorer et harmoniser les pratiques professionnelles". L’objectif est d’adopter précocement une stratégie de prise en charge adaptée, et ainsi de maintenir une activité professionnelle et d’éviter le passage à la chronicité. La HAS rappelle ainsi que la lombalgie est aiguë dans la grande majorité des cas (9 patients sur 10), se résorbant en 4 à 6 semaines. Sur le plan clinique, des signes évoquant une pathologie sous-jacente doivent être recherchés (infection, une maladie inflammatoire, un cancer, un problème neurologique…). Et il n’est pas pertinent de réaliser une imagerie en l’absence de signes d’alerte, "puisqu’il n’existe pas systématiquement de concordance entre symptômes et signes radiologiques". Une activité physique adaptée reste le pilier de la prise en charge à ce stade. "Elle permet une évolution favorable de la lombalgie et limite les récidives. Le professionnel de santé doit encourager le patient à poursuivre ses activités de la vie quotidienne, y compris le travail", souligne la HAS. Des antalgiques peuvent être prescrits, en durée courte. Il est par ailleurs fondamental de rassurer le patient sur l’évolution de cet épisode. La lombalgie ne devient chronique (plus de 3 mois d’évolution) que dans 3 à 6% des cas. Ce n’est à ce stade, ou en cas de facteur de risque de chronicité qu’"une rééducation active par kinésithérapie se révèle pertinente". La HAS insiste sur la nécessité, en l’absence d’efficacité de la rééducation, d’une prise en charge multidisciplinaire incluant un médecin spécialiste du rachis et si nécessaire un médecin du travail. En effet, l’impact de la lombalgie sur l’activité professionnelle est majeur. Ainsi, cette pathologie constitue dorénavant la première cause d’exclusion du travail avant 45 ans. Enfin, la prise en charge globale du patient, dite "bio-psycho-sociale", doit être centrée sur le patient : elle prend en compte son vécu et le retentissement de sa douleur (dimensions physique, psychologique et socio-professionnelle). Elle s’appuie sur une décision médicale partagée.

SAS : accepterez-vous de partager votre agenda ?

Avocat  Du Diable

Avocat Du Diable

Oui

C'est absolument formidable , quand je me repose sur un transat, avec dans mon verre une orange fraichement pressée, en compagn... Lire plus

0 commentaire
1 débatteur en ligne1 en ligne





 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

"En 10 secondes le diagnostic est fait" : l'échographie par les généralistes, une solution pour faciliter l...
21/02/2024
42
Portrait
"Je suis loin d’avoir lavé mon honneur mais j’ai rétabli l’histoire" : les confidences d’Agnès Buzyn, ministre...
22/12/2023
36
"Se poser dans une bulle, ça fait du bien" : en immersion dans cette unité cachée qui soigne les soignants...
05/01/2024
15
Santé publique
Ce qui se cache derrière la hausse inquiétante de l'infertilité
13/03/2024
17
"Ils ont une peur primaire de la psychiatrie" : pourquoi les étudiants en médecine délaissent cette spécialité
27/02/2024
28
Podcast
"C'est assez intense" : reportage dans un centre de formation des assistants médicaux
01/03/2024
9