Les effets, en particulier des inhibiteurs du SGLT2, ont été également prouvés sur l’insuffisance cardiaque et les complications rénales et cela y compris pour les patients non diabétiques. Alors que ces médicaments sont de plus en plus utilisés, des études d’observation, de petite taille, ont aussi suggéré que, dans la vraie vie, les patients arrêtaient leur traitement plus souvent qu’on ne l’imaginait, et d’ailleurs, assez souvent, le reprenaient ensuite. Une équipe danoise a donc voulu évaluer l’importance de ce phénomène d’interruption et de reprise de traitement dans la population nationale danoise, entre 2013 et 2021, en analysant l’adhérence au traitement au cours de la première année suivant la première prescription de traitement, le risque d’arrêter le traitement pour la première fois au cours des 5 années suivantes et la probabilité, dans l’année, de reprendre le traitement. Un total de 77 745 personnes ont utilisé pour la première fois les inhibiteurs de SGLT2 dont 64 % étaient des hommes, d’âge médian 64 ans et 56 037 ont utilisé pour la première fois les agonistes du récepteur du GLP1, dont 56 % étaient des hommes d’âge médian 61 ans. Le risque absolu, dans les 5 ans, d’arrêter le traitement était de 56 % (IC 95 % = 55 – 57) pour les inhibiteurs de SGLT2 et de 45 % (45 – 46) pour les agonistes du récepteur du GLP1 avec une diminution significative du risque au fur et à mesure du temps au cours de la période étudiée. La probabilité dans l’année suivant l’arrêt de reprendre le traitement était de 24 % (24 – 25) pour ceux qui avaient initialement un inhibiteur de SGLT2 et de 26 % (25 – 27) pour ceux qui utilisaient initialement les agonistes du récepteur du GLP1. En conclusion, environ la moitié des utilisateurs d’inhibiteurs du SGLT2 et d’agonistes du récepteur du GLP1 arrêtent le traitement dans les 5 années qui ont suivi son initiation. Heureusement, une proportion importante (la moitié environ) de ces patients redémarre le traitement au cours de l’année suivante. Les raisons de cette interruption et les initiatives pour réduire le temps mis à reprendre le traitement feront l’objet de futures études pour mieux comprendre et mieux agir sur ce problème d’observance.
Faut-il raccourcir les études de médecine?
Marc Jouffroy
Oui
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