Hyperparathyroïdie primaire et grossesse : les complications materno-fœtales moins nombreuses qu’autrefois

21/03/2019 Par Pr Philippe Chanson
Endocrinologie-Métabolisme Gynécologie-Obstétrique
L’hyperparathyroïdie primaire (HPP) au cours de la grossesse est associée historiquement à une morbidité et une mortalité materno-foetales importantes. Le traitement optimal et le moment auquel une intervention chirurgicale, si elle est nécessaire au cours de la grossesse, doit être réalisée restent très contestés. Afin de comparer les complications materno-fœtales des patientes traitées soit médicalement soit chirurgicalement pour une HPP pendant la grossesse, une équipe australienne a revu de manière rétrospective les dossiers des patientes hospitalisées dans un hôpital de référence et ayant une HPP et une grossesse entre 2000 et 2015.

Vingt-deux grossesses ont été suivies médicalement et 6 patientes ont été traitées par parathyroïdectomie au cours de la grossesse (5 au cours du 2ème trimestre et 1 à 32 semaines de grossesse). La plupart des patientes traitées médicalement soit avaient une calcémie corrigée < 2.85 mmol/l au début de la grossesse, soit avaient une HPP diagnostiquée au 3ème trimestre. Sur les grossesses pour lesquelles l’HPP a été prise en charge médicalement (grossesses viables), 30 % se sont compliquées de pré-éclampsie et l’accouchement a été prématuré chez 66 % des patientes de ce groupe. Tous les nouveau-nés avant terme ont été admis en unité de soins intensifs néonataux pour des complications liées à la prématurité. Toutes les patientes dont l’HPP a été traitée chirurgicalement ont donné naissance à des enfants à terme et aucune complication de la chirurgie parathyroïdienne n’a été observée. Les complications materno-fœtales se sont améliorées par rapport à ce qui est rapporté dans la littérature médicale plus ancienne chez les patientes traitées médicalement mais les taux de pré-éclampsie et d’accouchement prématuré restent, semble-t-il, supérieurs chez les patientes traitées médicalement, même si l’étude est limitée par son caractère rétrospectif et la taille de l’échantillon.

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