Effet modeste d’un programme comportemental à distance sur le poids corporel et la sante physique des adultes obèses

04/01/2023 Par Pr Philippe Chanson
Diabétologie
L’efficacité des programmes de perte de poids donnés à distance et dirigés par le patient en pratique clinique de routine n’est pas bien connue.
 

Pour tester si ce type de programme, en comparaison avec la prise en charge habituelle, était efficace, une étude randomisée a été menée aux Etats-Unis auprès de 511 adultes dont l’IMC était ≥ 30 mais < 45 et qui ont été enrôlés dans 30 sites de l’administration des Vétérans entre février 2018 et décembre 2018. Les participants étaient assignés de manière randomisée soit au groupe intervention (n = 254), soit au groupe témoin (n = 257). Les deux recevaient une prise en charge habituelle et les participants qui étaient randomisés au groupe intervention recevaient des vidéos et des messages de coaching sur le modèle du Diabetes Prevention Program grâce à une plateforme en ligne ou recevaient la documentation par la poste et cela pendant 12 mois. La perception par le patient de son état de santé général était obtenue à partir des données du questionnaire SF12 (Study 12-Item Short Form Health Survey) tandis que les données pondérales étaient enregistrées. Sur les 511 participants randomisés, d’âge moyen 57 ± 13.9 ans, 45 % étaient des femmes et 84 % avaient eu un poids mesuré par leur médecin et enregistré dans la base de données EHR. 80.2 % avaient des données de SF12-PCS à 12 mois. Le poids moyen non ajusté à 12 mois a diminué, passant de 102.7 kg à 99.8 kg dans le groupe intervention alors qu’il est resté plutôt stable (101.9 kg à 101 kg) dans le groupe témoin, donnant une différence moyenne entre les groupes ajustés de -1.93 (IC 97.5 % = -3.24 à -0.61 ; p = 0.001). A 12 mois, les scores moyens de SF12 non ajusté ont diminué, passant de 44.8 à 44.3 dans le groupe intervention en comparaison de 44.5 à 43.2 chez les participants témoins, donnant une différence ajustée moyenne entre les groupes de 0.69 (-1.11 à +2.49 ; p = 0.39). Les événements cardiovasculaires représentaient le pourcentage le plus élevé des effets secondaires graves, à hauteur de 25 % dans le groupe intervention et de 35 % dans le groupe témoin. Chez les adultes ayant une obésité, un programme comportemental délivré à distance et autogéré par le patient, en comparaison à une prise en charge habituelle, s’accompagne d’une perte de poids significativement supérieure à 12 mois, même si la différence n’est pas cliniquement importante. En revanche, il n’y a pas de différence significative en termes en perception de la santé physique par le patient à 12 mois.

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A tout problème complexe, il y a une solution simple .... et fausse. Il faut cesser de voir la médecine libérale comme une rustin... Lire plus

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