L’une des différences les plus notables est la susceptibilité divergente à certaines maladies neurologiques, par exemple les troubles du spectre autistique et la schizophrénie, ce qui laisse penser que des différences dans les structures cérébrales et/ou les fonctions cérébrales sont authentiques. Des différences morphologiques et comportementales ont été observées mais la présence de caractéristiques spécifiques au sexe chez les hommes est restée un sujet de débat vif, particulièrement parce que ces différences ne sont pas dimorphiques mais constituent plutôt un continuum avec un recoupement important. Cependant, il existe bien des différences quantitatives de taille du cerveau avec des sujets adultes mâles ayant en moyenne un volume cérébral plus important, une augmentation de la densité neuronale et une augmentation de la substance grise dans plusieurs régions du cerveau. La présence de ces différences de taille, même après correction pour le poids de naissance, suggère une origine développementale. Cependant, la raison pour laquelle ces différences de taille surviennent reste controversée. Afin d’avancer dans la compréhension de ce mécanisme, une équipe britannique a utilisé des organoïdes cérébraux qui fournissent un modèle fiable de comportement des progéniteurs et de la neurogenèse. Ils ont comparé des organoïdes masculins et féminins et évalué la réponse des progéniteurs neuronaux aux hormones sexuelles. Alors que le sexe chromosomique n’a pas d’effet observable sur la neurogenèse, les stéroïdes sexuels et principalement les androgènes augmentent la prolifération des progéniteurs corticaux et augmentent le pool neurogénique. Des analyses transcriptomiques et des études fonctionnelles montrent que les effets en aval sur l’activité histone déacétylase et sur la voie mTOR sont le mécanisme de cet effet. Enfin, ils montrent que les androgènes augmentent spécifiquement la production de progéniteurs neuronaux excitatoires alors que les progéniteurs neuronaux inhibiteurs ne sont pas augmentés. Ces données montrent donc que les androgènes ont un rôle dans la régulation du nombre des neurones excitatoires et représentent un pas vers la compréhension de l’origine des différences cérébrales chez l’homme en fonction du sexe.
Faut-il raccourcir les études de médecine?
Marc Jouffroy
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