Pas de Pfizer en ville : "un acte manqué" ?

21/05/2021 Par Karen Ramsay
L'actualité socioprofessionnelle vue par Karen Ramsay, rédactrice en chef du pôle magazines ("Egora-Le Panorama du médecin" et "Concours pluripro") à Global média santé.

      Au pays du vaccin, le Pfizer-BioNTech fait figure de roi. Si sur le papier, le Moderna s’en rapproche, tant en termes de technologie, d’efficacité que de coût ou de temps de production, sur le terrain, le vaccin des laboratoires Pfizer et BioNTech a pris une petite longueur d’avance : premier lancé, premier arrivé sur le marché de la vaccination anti-Covid en France, il affiche aujourd’hui un peu plus de 23 millions de doses administrées, soit près de trois vaccins sur quatre… loin devant les 4,4 millions d’AstraZeneca et des 2,8 millions de Moderna*. Et désormais, le traditionnel « Tu es vacciné ? » conduit presque invariablement à la couleur de l’étiquette du flacon de vaccination.

"Irriguer la ville de manière massive"

Le 17 mai dernier, l’Agence européenne du médicament annonçait un assouplissement des conditions de conservation du vaccin Pfizer-BioNTech. Toutefois, le ministère de la Santé n’envisage pas, pour l’instant, de le mettre à disposition de la médecine de ville, lui préférant le Moderna, « qui est excellent, qui a le même taux de confiance, ou quasiment, que le Pfizer, et qui a exactement les mêmes caractéristiques », précisait l’Avenue Duquesne, dont l’objectif est d’« irriguer la ville de manière massive » avec le Moderna qui « va devenir un vaccin extrêmement important dans les volumes d’approvisionnement », sans pour autant exclure un recours à Pfizer dans un deuxième temps. Une décision qui a fait bondir les médecins généralistes libéraux qui espéraient, à travers cet accès facilité au vaccin Pfizer-BioNTech, une accélération de la campagne de vaccination freinée par la défiance envers l’AstraZeneca. D’autant qu’avec l’ouverture de la vaccination pour tous les adultes avancée au 31 mai prochain, la médecine de ville (avec les pharmaciens, les sages-femmes et les infirmières) pourrait fortement appuyer les vaccinodromes, et donner corps à la politique du « en même temps », chère au Président Macron. Un acte manqué ?

* Source: CovidTracker.fr (cumul des premières et secondes injections)
Vignette
 

La sélection de la rédaction

"En 10 secondes le diagnostic est fait" : l'échographie par les généralistes, une solution pour faciliter l...
21/02/2024
42
Portrait
"Je suis loin d’avoir lavé mon honneur mais j’ai rétabli l’histoire" : les confidences d’Agnès Buzyn, ministre...
22/12/2023
36
"Se poser dans une bulle, ça fait du bien" : en immersion dans cette unité cachée qui soigne les soignants...
05/01/2024
15
Santé publique
Ce qui se cache derrière la hausse inquiétante de l'infertilité
13/03/2024
17
"Ils ont une peur primaire de la psychiatrie" : pourquoi les étudiants en médecine délaissent cette spécialité
27/02/2024
28
"C'est assez intense" : reportage dans un centre de formation des assistants médicaux
01/03/2024
9