Un médecin néerlandais poursuivi pour avoir euthanasié une patiente atteinte d'Alzheimer

12/11/2018 Par Aveline Marques
International

Il s'agit des premières poursuites judiciaires depuis la légalisation de l'euthanasie aux Pays-Bas, en 2002. Ce médecin, exerçant en maison de retraite, est poursuivi pour avoir euthanasié une résidente de 74 ans incapable d'exprimer sa volonté.

"Le médecin a franchi une limite", a déclaré le ministère public néerlandais vendredi. La praticienne est accusée d'avoir pratiqué une euthanasie en avril 2016 sur une femme de 74 ans "atteinte de démence et incapable d'exprimer sa volonté".  "Bien que la femme ait régulièrement déclaré vouloir mourir, elle avait répété à plusieurs reprises qu'elle ne voulait pas mourir", a précisé le ministère public. Dans un rapport communiqué au Parquet, le Comité régional de surveillance de l'euthanasie a relaté le témoignage du médecin incriminé qui dit avoir mis du Dormicum dans le café de la patiente. Après avoir manifesté des signes de rejet, celle-ci a ensuite été maintenue sur son lit, notamment par son époux et son enfant, pendant que le médecin lui administrait une injection fatale, est-il écrit dans le rapport.

L'euthanasie n'est autorisée par la loi néerlandaise que sous de strictes conditions. Au moins deux médecins doivent certifier qu'il n'y a pas d'autre solution raisonnable pour le patient, et que sa souffrance est insupportable et sans aucun espoir d'amélioration. En 2017, 6.585 personnes ont décidé d'avoir recours à l'euthanasie aux Pays-Bas, soit 4,4% des décès enregistrés dans le pays, selon le Comité régional de surveillance de l'euthanasie. Douze cas douteux ont été signalés au parquet. La plupart ont été classés sans suite, mais deux font encore l'objet d'investigations. "C'est la première fois que le ministère public poursuit un médecin pour euthanasie" depuis l'introduction de la loi en 2002, a souligné le parquet. Le médecin, qui dit avoir agi avec prudence, "se félicite de l'obtention de précisions sur la question de la volonté chez les patients atteints d'incapacité", a affirmé son porte-parole auprès de la télévision publique néerlandaise NOS. Elle regrette cependant d'être personnellement poursuivie pour cela, a-t-il ajouté. [avec AFP]

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