Pratiques non conventionnelles : Doctolib demande de l'aide aux autorités pour bannir des praticiens "bien-être"

30/01/2024 Par C.S.
Malgré le bannissement de près de 6 000 praticiens en 2022, de nombreux professionnels du "bien-être" continuent de proposer des pratiques non conventionnelles sur Doctolib. Fin janvier, la présidente de l'Ordre des kinés, Pascale Mathieu, s'est dit "très préoccupée" par la situation, tandis que la plateforme française assure ne pas pouvoir faire "le tri" seule et demande de l'aide aux autorités.  

 

Microkinésithérapie, oligoscan, ostéopathie quantique ou encore reiki. Sur Doctolib, de nombreuses pratiques non conventionnelles sont encore proposées. En 2022, le site de prise de rendez-vous médicaux avait pourtant banni 5 700 professionnels du "bien-être". Une action insuffisante : aujourd'hui encore, un grand nombre de praticiens proposent de réserver une séance de soin non conventionnel sur la plateforme.   

Face à ce constat, la présidente du Conseil national de l'Ordre des masseurs-kinésithérapeutes, Pascale Mathieu, a écrit à Doctolib le 25 janvier, comme indiqué par Le Parisien. La professionnelle de santé se dit alors "très préoccupée, parfois scandalisée par les pratiques mais aussi les allégations de nombreux charlatans qui pullulent" sur la plateforme.  

Pour avoir leur place sur Doctolib, ces praticiens s'inscrivent en tant que psychologues, ostéopathes ou encore diététiciens, et disposent à ce titre d'un numéro officiel de professionnel de santé, expliquent nos confrères du Parisien

 

La nécessité d'un cadre légal 

Sur la plateforme, aucun critère objectif ne permet pourtant de distinguer ces pratiques non conventionnelles d'autres. C'est du moins ce qu'affirme Doctolib. Interrogé par Le Parisien, le site affirme ne pas pouvoir faire "seul" "le tri ni dire le droit". En effet, l'entreprise française craint qu'un praticien ne porte plainte ou ne dépose une réclamation si elle décidait de "censurer" certaines techniques.   

Dans ce contexte, la plateforme appelle les autorités à "établir un cadre réglementaire clair, sur un sujet qui dépasse très largement le seul débat de la modération des contenus en ligne", notamment à l'occasion, dans les prochaines semaines, de l'examen au Parlement du projet de loi sur les dérives sectaires. Ainsi, une liste officielle de pratiques non conventionnelles permettrait au site "de modérer de façon légale et efficace", précise son directeur général, avance Jean-Urbain Hubau. 

De son côté, Pascale Mathieu estime  qu'en "tant que boite privée, Doctolib pourrait [toutefois] avoir une chartre de bonne conduite lui permettant de bannir certaines pratiques", avant de préciser que si la plateforme "laisse de telles dérives apparaître, c’est aussi en raison de l’absence de réaction des pouvoirs publics". 

[avec Le Parisien

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Pierre Nevians

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A tout problème complexe, il y a une solution simple .... et fausse. Il faut cesser de voir la médecine libérale comme une rustin... Lire plus

6 commentaires
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Débatteur Passionné
Autre spécialité médicale
il y a 5 mois
Blouse blanche aidant, flattés de la confusion, tous ces "praticiens du bien-être" aiment bien "jouer au Docteur" et se faire appeler Docteur! Concurrence aidant, il y a de nombreux médecins qui aimen...Lire plus
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3,8 k points
Débatteur Passionné
Médecine générale
il y a 5 mois
Peut-être que Doctolib et équivalents pourraient participer à la taxe lapin ?...Lire plus
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744 points
Débatteur Passionné
Médecine générale
il y a 5 mois
Ne devrait être inscrit que les professions remboursées par la sécurité sociale point barre Et que doctolib ouvre une autre application pour les thérapeutes en tout genre et qui n ont aucun diplôme p...Lire plus

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