
"Quand on perd le sens de son métier, à force de contraintes, on ne lutte pas, on abdique" : le plaidoyer des Comeli contre la loi Garot
Dans un communiqué, l'inter Comeli (Collectif pour une médecine libre et indépendante), regroupant 74 collectifs départementaux, s'alarme de la "disparition de notre système de santé", conséquence selon eux d'une éventuelle adoption de la loi Garot contre les déserts médicaux.

"Ce n’est pas par corporatisme que nous nous opposons à cette loi. C'est l'inquiétude réelle d'assister à une dégradation encore plus rapide de l'accès aux soins qui nous force à nous dresser contre un autoritarisme destructeur", écrivent les Comeli dans un communiqué rédigé sous forme de lettre à l'attention des patients et des élus. Les collectifs pour une médecine libre et indépendante les appellent à ne pas "céder aux sirènes de la démagogie" et à les "soutenir dans leur mobilisation".
"Nous arrivons au bout de notre seuil de résilience. Nous avons colmaté, compensé, adapté, atténué les carences générées par nos politiques depuis trop longtemps. Aujourd’hui ça suffit", écrivent les soignants, qui refusent de "cautionner la déshumanisation des soins" et "la dégradation des prises en charge faute de moyens humains et financiers".
Aggravation de l'accès aux soins
Les Comeli dénoncent "les discours politiques, populistes, court-termistes et démagogiques" qui jettent le discrédit sur l'ensemble des médecins et aboutissent à une augmentations "d’actes inacceptables envers les soignants". Ils craignent que le vote de la loi Garot contre les déserts médicaux n'engendre un effet inverse en aggravant l'accès aux soins.
"En choisissant la coercition sans chercher à rendre attractif l’exercice de la médecine générale et plus largement de la médecine libérale, les députés font le choix de détourner les jeunes médecins, remplaçants inclus, de cet exercice", pointent-ils. "Quand on perd le sens de son métier, à force de contraintes, d’injonctions politiques ou sociétales, malgré de longues années d’études et d’investissements, on ne lutte pas, on abdique".
Les Comeli craignent également la suppression du médecin traitant, envisagée dans l'amendement 16 de la proposition de loi, ainsi que la perte du libre choix de son médecin par le patient. "Nous mobilisons nos forces contre la disparition de notre système de santé - encore récemment envié dans le monde entier - et contre sa substitution par une pâle copie du système de santé anglais ou par toute autre version entièrement privatisée, portée par des multinationales avides de rentabilité", écrivent-ils, appelant au soutien de l'ensemble de la population.
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