Quand Bercy milite pour la régulation à l'installation des médecins

17/10/2019 Par Aveline Marques
Economie

Une note publiée par le ministère de l'Economie et des Finances dresse un constat d'échec de la politique d'incitation à l'installation et prône des mesures plus fortes. Tout part d'un constat : malgré la hausse du numerus clausus et la multiplication des aides financières à l'installation, les "déserts médicaux" ne se résorbent pas. En témoigne le nombre d'installations des médecins en zones fragiles, passé de 246 en 2010 (9,6% du total) à 425 en 2016 (10,1%). Certes, "la proportion d'installation en zone fragile aurait pu décroître sans elles", reconnaissent les trois auteurs* de cette note du ministère de l'Economie. Mais des "réformes plus structurantes paraissent nécessaires", jugent ces derniers. "Sans remettre en cause le principe de liberté d'installation", ils suggèrent son "adaptation temporaire et ciblée" : "dans les zones particulièrement sur-dotées". Afin d'éviter "une accumulation", l'installation pourrait être conditionné à la cessation d'activité d'un médecin exerçant la même spécialité. Une mesure "bien moins contraignante", jugent-ils, que celle proposée par la Cour des comptes, qui plaide pour un conventionnement sélectif (installation en secteur 1 uniquement). Ces experts recommandent par ailleurs d'offrir aux étudiants qui, bien que brillants, seront recalés à l'entrée de la future MMOP (Médecine, maïeutique, obstétrique, pharmacie) au terme de la première année Portail santé une "chance de poursuivre leur formation médicale, sous réserve, à la fin de leurs études, de s'engager à exercer pour une durée déterminée (par exemple 10 ans) dans une zone sous-dense". Autre proposition : "le nombre de places dans les spécialités prisées pourrait être redistribué vers les zones relativement moins attractives", notamment en ophtalmologie.   *Daniel Caby, Jean-Denis Zafar, Victor Cluzel

Vignette
 

SAS : accepterez-vous de partager votre agenda ?

Pierre Nevians

Pierre Nevians

Non

A tout problème complexe, il y a une solution simple .... et fausse. Il faut cesser de voir la médecine libérale comme une rustin... Lire plus

0 commentaire





La sélection de la rédaction

"En 10 secondes le diagnostic est fait" : l'échographie par les généralistes, une solution pour faciliter l...
21/02/2024
42
Portrait
"Je suis loin d’avoir lavé mon honneur mais j’ai rétabli l’histoire" : les confidences d’Agnès Buzyn, ministre...
22/12/2023
36
"Se poser dans une bulle, ça fait du bien" : en immersion dans cette unité cachée qui soigne les soignants...
05/01/2024
15
Santé publique
Ce qui se cache derrière la hausse inquiétante de l'infertilité
13/03/2024
17
"Ils ont une peur primaire de la psychiatrie" : pourquoi les étudiants en médecine délaissent cette spécialité
27/02/2024
28
"C'est assez intense" : reportage dans un centre de formation des assistants médicaux
01/03/2024
9