Plus de la moitié des personnes hypertendues dans le monde ne sont pas traitées

25/08/2021 Par Louise Claereboudt
Santé publique
Selon une étude menée par l’Imperial College London et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), publiée ce mercredi 25 août dans la revue The Lancet, plus de 700 millions de personnes hypertendues dans le monde ne reçoivent pas le traitement dont elles ont besoin. 

C'est l'une des principales causes de mortalité et de morbidité dans le monde et pourtant, près de la moitié des personnes qui en souffrent ne reçoivent pas le traitement dont elles ont besoin, concluent les auteurs d'une étude sur l'hypertension menée par l'Imperial College de Londres et l'OMS, et publiée dans la revue The Lancet. En effet, alors que le nombre d’adultes de 30 à 79 ans hypertendus a doublé en 30 ans, passant de 650 millions à 1,28 milliard entre 1990 et 2019, 720 millions d'entre eux (53% de femmes et 62% d'hommes) n'étaient pas traités. "Alors qu’un traitement de l’hypertension, trouble facile à diagnostiquer et à traiter à l’aide de médicaments peu coûteux, existe depuis cinquante ans, le fait que tant de personnes hypertendues dans le monde ne bénéficient toujours pas du traitement dont elles ont besoin est un échec de la santé publique", déplore le Pr Majid Ezzati, principal auteur de l’étude et professeur spécialiste de la santé environnementale mondiale à la School of Public Health de l’Imperial College London. Autre enseignement alarmant : 580 millions de personnes (41% de femmes et 51% d'hommes) ignoraient leur état, n'ayant jamais bénéficié d’un diagnostic.  L'étude a été menée par un réseau international de médecins et chercheurs et couvrait la période de 1990 à 2019. Elle a analysé les données de mesure et de traitement de la tension artérielle de plus de 100 millions de personnes âgées de 30 à 79 ans dans 184 pays du monde, représentant 99% de la population mondiale. Il ressort que le taux global d’hypertension dans le monde a peu varié sur la période étudiée, ce qui s'explique "principalement par la croissance démographique et le vieillissement de la population", indique l'OMS dans un communiqué. Toutefois, si le taux d’hypertension a diminué dans les pays riches, "où il est aujourd’hui généralement parmi les plus bas", il "a augmenté dans de nombreux pays à revenu faible ou intermédiaire". Les taux de prévalence de l’hypertension les plus bas au monde en 2019 se trouvaient ainsi au Canada, au Pérou et en Suisse. Les taux les plus élevés pour les femmes se situaient en République dominicaine, Jamaïque et au Paraguay, tandis qu'ils se trouvaient en Hongrie, en Pologne et au Paraguay pour les hommes. Au total, en 2019, plus d'un milliard d'hypertendus (soit 82%) "vivaient dans des pays à revenu faible ou intermédiaire". "Bien que les taux de traitement et d’équilibre de l’hypertension se soient améliorés dans la plupart des pays depuis 1990, la situation a peu évolué dans une grande partie de l’Afrique subsaharienne et des pays insulaires du Pacifique, explique le Dr Bin Zhou, chercheur à l’École de santé publique de l’Imperial College London, qui a dirigé l’analyse. Les bailleurs de fonds internationaux et les gouvernements nationaux doivent accorder la priorité à l’équité mondiale en matière de traitement concernant ce risque majeur pour la santé dans le monde."  

De nouvelles recos
Simultanément, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié des nouvelles lignes directrices pour le traitement pharmacologique de l’hypertension chez l’adulte. Elles portent notamment sur le niveau de tension artérielle à partir duquel il est nécessaire "d'instaurer un traitement médicamenteux, le type de médicament ou l’association de médicaments à utiliser, le niveau de tension artérielle cible et la fréquence du contrôle de la tension artérielle dans le cadre du suivi".
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Pierre Nevians

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A tout problème complexe, il y a une solution simple .... et fausse. Il faut cesser de voir la médecine libérale comme une rustin... Lire plus

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