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"La médecine libérale a été poignardée dans le dos" : la "colère" de la profession après le vote de la PPL Garot

Après le vote, mercredi soir, de la proposition de loi Garot qui instaure une régulation de l'installation et rétablit l'obligation de garde des médecins, les syndicats de médecins font part de leur "incompréhension" et de leur "colère". Ils n'ont pas dit leur dernier mot. 

09/05/2025 Par Aveline Marques
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"99 voix pour et 9 voix contre, l’hémicycle avait comme un air de désert parlementaire pour le vote final d’un texte crucial", fustige Reagjir dans un communiqué, au lendemain du vote par l'Assemblée nationale de la proposition de loi Garot. "Alors que l'ensemble de la profession s'est mobilisée pour dénoncer un texte démagogique et dangereux pour l'accès aux soins", le syndicat des généralistes remplaçants et jeunes installés fait part de sa "colère" et de son "incompréhension".

"Après avoir enchaîné les prises de parole moralisatrices, ponctuées de fausses vérités accusatrices, les députés se sont félicités d’avoir adopté un texte qui interdira l’installation de médecins supplémentaires dans plus de 4 580 communes : Limoges, Toulouse, Besançon, Quimper, Tours, Armentières, Caen, Poitiers, Angers, Albi, et bien d’autres ! Les habitants de ces communes applaudiront sans aucun doute cette décision avec la même ferveur que certains députés… ", ironise Reagjir.

 

Les députés attendus au tournant

"40% des médecins impliqués dans la PDSA cela ne suffit pas d’après les 17,16% de députés qui ont voté mercredi soir la PPL Garot", réagit de son côté le SML, qui déplore le rétablissement de l'obligation de garde permis par l'article 4. 

Même indignation pour MG France, qui dénonce également un "désert parlementaire" et une proposition de loi "poudre aux yeux". "MG France et les citoyens des circonscriptions de ces 99 députés ayant voté 'pour' connaissent désormais le nom de celui ou celle qui devra se justifier demain des effets contreproductifs très prévisibles sur l’accès aux soins de la population", met en garde le syndicat des généralistes.

De son côté, le Dr Jérôme Marty, président du syndicat UFML s'est dit "écœuré, dégoûté" sur X. "Comme l’immense majorité de mes consœurs et confrères, le vote de la loi Garot, je le ressens comme une insulte à ma profession et à celles et ceux qui la portent." Pour le généraliste toulousain, "la séquence parlementaire aura révélé au grand jour le deal politique passé sur le dos des médecins libéraux entre le Premier ministre et les députés populistes trans-partisans soutiens de la loi Garot. La médecine libérale a été poignardée dans le dos à l’Assemblée nationale ce 7 mai, et il y a des empreintes sur le manche…"

 

Relance de "l'opération déconventionnement"

Mais la PPL est encore loin d'être définitivement adoptée, rappellent les syndicalistes. Son parcours parlementaire se poursuit au Sénat, mais "à ce jour, elle n’est toujours pas inscrite à l’agenda", indique MG France. "Les jeunes médecins généralistes continueront à se mobiliser pour faire entendre raison aux parlementaires, dans l’intérêt premier des patients qu’ils soignent au quotidien", assure Reagjir.

"Nous rencontrerons les forces en présence encore et encore pour expliquer et réexpliquer encore pourquoi cette loi doit être écartée", promet Jérôme Marty. "Parallèlement, nous allons tout faire pour sortir du jeu électoral les députés qui se sont essuyés les pompes sur nos vies et ce quel que soit leur parti d’appartenance. Nous allons examiner avec nos conseils les éléments de la loi sur le plan juridique et constitutionnel et attaquer tout ce qui est attaquable", poursuit le président du syndicat, qui annonce par ailleurs son intention de "relancer l'opération déconventionnement". "Rien n'est fini, tout commence."  

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13 débatteurs en ligne13 en ligne
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5,9 k points
Débatteur Passionné
Médecins (CNOM)
il y a 8 jours
Personnellement, je n'irai pas par quatre chemins ! Je serai jeune médecin actuellement ou même si j'étais plus jeune et avais envie de changer de lieu d'exercice, je choisirai un coin de désert médic
Photo de profil de François Chassaing
498 points
Débatteur Renommé
Médecins (CNOM)
il y a 6 jours
Moi aussi chers confrères je suis écœuré . - je demande à nos syndicats de s'entendre pour une action commune - je vais relayer les éléments de réponse à nos interlocuteurs , surtout les patients :
Photo de profil de Philippe Hourdry
37 points
Médecine générale
il y a 7 jours
Pourquoi mes commentaires sont-ils effacés ? Lorsque j’évoque que parallèlement à la casse du modèle libéral, on casse les centres à but lucratif en secteur 1. Par exemple le centre parisien Stalingr
 
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