Décès de Jack Ralite, ministre de la Santé de François Mitterrand

13/11/2017 Par Catherine le Borgne

L'ancien sénateur et maire communiste de Seine Saint Denis, ancien ministre de la Santé des gouvernements Mauroy (1981 – 1983), est décédé dimanche, à l'âge de 89 ans.

Peu de dire que l'entrée au gouvernement Mauroy, en 1981, de quatre ministres communistes – dont le ministre de la Santé Jack Ralite – a semé l'émoi parmi les médecins. Promu à ce titre par le biais de l'union de la gauche, Jack Ralite était surtout connu pour son amour des arts et de la culture, passion qu'il conservera jusqu'à la fin de sa vie. Arrivé avenue de Ségur après la très courte parenthèse Edmond Hervé (le maire de Rennes fut titulaire du maroquin de la Santé entre mai et juin 1981, et le retrouvera en mars 1983), Jack Ralite a très rapidement semé la panique parmi les médecins libéraux et les hospitaliers, malgré un tour de France destiné à séduire. A son programme, ou plutôt à celui du candidat Mitterrand :  suppression de l'Ordre des médecins, couverture du territoire par des centres de santé, suppression du secteur privé à l'hôpital et instauration d'un statut unique, suppression de l'internat, blocage des prix et des honoraires médicaux, instauration d'un budget global hospitalier… Ses propositions auront eu pour effet de jeter dans la rue les blouses blanches de tous âges, dans les plus importantes manifestations jamais connues à ce jour. Le tout dans un climat de rigueur budgétaire conduisant le gouvernement à instaurer des taxes inédites : sur le tabac et les alcools ou encore le forfait hospitalier. En 1983, Jack Ralite a délaissé la santé, secteur agité sporadiquement par des mouvements de défiance et de grève, pour se diriger vers le ministère de l'Emploi. Edmond Hervé, secrétaire d'Etat à la santé, en prenant sa suite, fut un peu le casque bleu du champ de bataille, définitivement sécurisé pour les libéraux en 1986 avec l'arrivée de Jacques Chirac à Matignon. Député, maire et sénateur, ministre, homme d'engagement et de culture, très proche des gens, Jacques Ralite a refusé par trois fois la légion d'Honneur.  Sur Twitter, les hommages se multiplient.  

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