Chirurgie du canal carpien, coronographie, arthroscopie du genou : combien d'actes inutiles?

05/09/2018 Par Aveline Marques
Système de santé

Une étude dévoilée par la Fédération hospitalière de France (FHF) montre des disparités de pratique inexplicables en matière de chirurgie du canal carpien, de coronographie et d'arthroscopie du genou. Pour les représentants du secteur public, la pertinence des soins doit être "la boussole de la réforme" de la santé à venir. "Si 30% des dépenses de santé sont réellement engagées abusivement, comme le dit la ministre, on parle de 40, 50, voire 60 milliards d'euros d'économies que l'on pourra réinjecter ailleurs", a souligné Frédéric Valletoux, le président de la FHF, mardi 4 septembre lors d'une conférence de presse de rentrée. Prenant les devants, la fédération des hospitaliers a mené l'enquête et ausculté les pratiques en matière de chirurgie du canal carpien, coronographie, arthroscopie du genou. Les données extraites du PMSI MCO (secteurs public et privé confondus), cartographiées par la société Heva, laissent apparaître des disparités de pratique inexplicables. Le taux de recours standardisé (sexe et âge quinquennal neutralisés) de la chirurgie du canal carpien varie de 1.1 à 3.6 pour 1000 habitants, "sans que des éléments objectifs ne puissent expliquer de telles variations de pratique", révèle l'étude.   Pour l'arthroscopie du genou, les disparités vont de 1.6 à 4.3. Là encore, "la plus forte prévalence des traumatismes liés au sport, dans certaines régions montagnardes notamment, ne suffit pas à expliquer pleinement ces écarts".   Quant au taux de recours de la coronographie, il varie de 3.6 à 9.9. Si dans certains départements, notamment dans l'Est de la France, des taux de prévalence supérieures à la moyenne nationale expliquent des taux de recours élevés en matière de coronographie, ce n'est pas le cas en Occitanie ou en Auvergne par exemple. "Il y a des coups de bistouri ou des prescriptions qui sont données un peu trop rapidement dans certains hôpitaux", lance Frédéric Valletoux, qui pointe l'hyperspécialisation de certains établissements. "Si on habite à proximité d'un centre spécialisé dans la chirurgie de la cataracte ou de la chirurgie de la main, on peut penser qu'on n'a plus de chances d'être opérés pour ça…"

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