Boehringer Ingelheim, größe croissance et perspectives prometteuses

26/04/2018 Par Dr Alain Trébucq
Médicaments
Groupe pharmaceutique crée en 1885, aujourd’hui classé dans le top 20 mondial, employant près de 50.000 personnes dans le monde tout en conservant un capital aux mains des descendants du fondateur, devenu un leader en santé animale (22% de son activité) après l’intégration de Mérial début 2017 (repris à Sanofi), Boehringer Ingelheim (BI) a vu son activité croître fortement en 2017, confirmant le rebond observé depuis 2015, après 3 années difficiles liées à des pertes de brevets.

Lors de la présentation des résultats du groupe, Hubertus von Baumbach, Président du directoire, arrière-petit-fils du fondateur, ne pouvait cacher sa satisfaction : avec un chiffre d’affaires de 18.1 milliards d’euros en 2017, BI affiche une croissance de +13.9% avec une marge opérationnelle de 19.3% à 3.5 milliards €. En santé humaine, l’activité est particulièrement solide grâce à 6 blockbusters, c’est-à-dire des produits générant chacun plus d’un milliard de dollars de ventes annuelles : Spiriva®, Pradaxa®, Trajenta®, Jardiance®, Ofev®, Micardis®.   Le retard d’accès au marché pénalise déjà les patients français Mais cette liste est révélatrice d’une ombre au tableau affiché par BI lors de la présentation de ses résultats annuels : les difficultés d’accès au marché français. Dénoncé très régulièrement par le LEEM et le G5-Santé, ces difficultés se traduisent par une moyenne de 400 jours séparant l’autorisation de mise sur le marché de la commercialisation, au lieu des 180 jours requis par la réglementation européenne. "C’est une situation peu compréhensible car potentiellement préjudiciable aux patients", déclare Michel Pairet, directeur de l’innovation. Sont ainsi en attente d’accès au marché français deux antidiabétiques, Trajenta® et Jardiance® qui ont déjà le statut de blockbuster ailleurs dans le monde, et Vargatef®, un inhibiteur de tyrosine kinase (nintedanib) ayant son AMM dans le cancer bronchique non à petites cellules. "Avec 80 projets de développement, nous avons un pipeline extrêmement compétitif, nous offrant de solides perspectives pour le développement de nos activités et la mise à disposition d’innovations répondant aux besoins des patients" s’est félicité Hubertus von Baumbach. Ces projets sont principalement centrés sur les maladies cardiométaboliques, l’oncologie et l’immunologie, les maladies des voies respiratoires, les maladies du système nerveux central. 15 nouveaux médicaments devraient ainsi accéder au marché d’ici 2025, notamment en oncologie, domaine où BI développe une approche combinée, visant notamment à rendre "chaudes" des tumeurs froides en raison de leurs capacités à se mettre à l’abri des défenses immunitaires. Cette piste est particulièrement prometteuse aux dires de Michel Pairet qui se dit convaincu que d’ici 5 à 10 ans, la plupart des tumeurs solides actuellement résistantes aux traitements anticancéreux seront sinon guérissables du moins durablement contrôlables, confirmant la conviction de nombreux oncologues que ces cancers actuellement mortels seront demain des maladies chroniques. Pour BI, l’innovation va au-delà de la mise sur le marché de molécules innovantes. C’est aussi le service rendu aux patients via diverses initiatives, la plus remarquable par la taille étant sans doute The Angels Initiative, un programme d’aide apportée à 1500 stroke centers européens pour les aider à réduire le temps d’accès au traitement ("time to needle") du patient victime d’un AVC. C’est aussi un vaste programme de transformation digitale présenté par Michael Schmelmer, directeur financier de BI. L’une des initiatives s’inscrivant dans cette transformation, c’est le site www.opnMe.com qui permet à la communauté scientifique internationale d’accéder gratuitement à des molécules pour mener des recherches originales.

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Angélique  Zecchi-Cabanes

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