Un médecin poursuit devant l'Ordre le confrère qui l'a fait hospitaliser en psychiatrie

02/01/2023 Par Marion Jort
Déontologie
Hospitalisé sous contrainte à l'été 2021, un addictologue a poursuivi deux médecins qu'il estime responsables devant l’Ordre. Ils n’ont pas été sanctionnés. 

  Les faits remontent à l’été 2021. Le 25 août, un addictologue des centres hospitaliers d’Angers et de Saumur a été hospitalisé sans consentement en psychiatrie. A l’origine de cette prise en charge, un certificat médical d’un généraliste exerçant sur le territoire, qui indiquait que l’addictologue était “suivi pour trouble(s) bipolaire(s)” et qu’il présentait des “troubles mentaux”. Selon lui, il avait besoin de “soins immédiats” et d’une “surveillance sous contrainte”, nécessaires “compte tenu du péril imminent” qu’il courait.  Le quotidien local Les Nouvelles rapporte que la pathologie du médecin se manifestait par un “délire manifeste de persécution”. Il affirmait aussi être victime du comportement de son épouse, et maltraité.  A sa sortie de l’hôpital, le praticien a décidé de saisir l’Ordre. Il a également poursuivi une autre médecin, qui a reçu son épouse en rendez-vous avant l’hospitalisation et prévenu la police. Il affirme par ailleurs que le certificat d'admission en service de soins psychiatriques avait été rédigé “en quelques minutes”. 

Dans sa décision, la chambre disciplinaire de l'Ordre régional a toutefois estimé que le certificat médical établi par le généraliste “doit être regardé comme se limitant à faire état de constatations ou à rapporter clairement, sans les approprier, les dires de son patient”. “Il n’est pas établi que le médecin aurait dressé le certificat médical ‘en quelques minutes’”, a-t-elle également appuyé, avant de conclure qu’il n’y avait pas eu de comportement malveillant du médecin envers l’addictologue. Quant à la seconde praticienne impliquée, “la circonstance qu’elle aurait appelé les services de police à l’issue de son entretien téléphonique avec le médecin, alors que (…) sa femme était enfermée dans son appartement et hurlait, n’est pas de nature à caractériser un manquement à ses obligations déontologiques”, statue la chambre disciplinaire.  [avec Les Nouvelles - L’Echo Fléchois

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A tout problème complexe, il y a une solution simple .... et fausse. Il faut cesser de voir la médecine libérale comme une rustin... Lire plus

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