Thierry Casasnovas, gourou du crudivorisme, mis en examen

13/03/2023 Par Pauline Machard

L’homme, qui prône le jeûne et la consommation de légumes et fruits crus pour, par exemple, traiter et prévenir le cancer, est notamment suspecté d’"exercice illégal de la médecine" et d’"abus de confiance".

Thierry Casasnovas, chantre controversé du jeûne et du crudivorisme, a été mis en examen vendredi 10 mars, à l’issue de sa garde à vue, pour "exercice illégal de la médecine". Mais aussi pour "abus de confiance", "faux et usage de faux", "pratiques commerciales trompeuses", "blanchiment", "abus de faiblesse", selon le parquet de Perpignan. Il est désormais placé sous contrôle judiciaire, avec "l’interdiction de participer ou d’organiser des stages ou formations en lien avec la naturopathie, l’hygiénisme, la santé ou le bien-être".

L’homme, âgé de 48 ans et qui se présente comme naturopathe, compte 500 000 abonnés sur Youtube. Il s’est fait connaître par ses vidéos regardées plus de 80 millions de fois, dans lesquelles il défend le manger cru et l'abstinence pour mieux vivre, régénérer et détoxifier son corps. Selon ces vidéos, ces pratiques peuvent prévenir voire guérir cancer, diabète ou dépression.

Il avait été interpellé le 7 mars dernier, dans le cadre d’une information judiciaire ouverte à Perpignan depuis l’été 2020. Une perquisition avait été menée en février 2022 à son domicile dans les Pyrénées-Orientales, par l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique et les gendarmes de la section de recherches de Montpellier.

Dans le viseur de la Miviludes

Plusieurs centaines de signalements ont été émis à l’encontre de Thierry Casasnovas depuis 2011, auprès de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), qui a organisé les 9 et 10 mars 2023 les premières assises nationales contre les dérives sectaires, à l’issue desquelles le Gouvernement a annoncé un plan de lutte interministériel d’ici l’été.

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En novembre 2022, la Miviludes, dans son rapport d’activité, s’était alarmée de "l’emprise mentale" de Thierry Casasnovas sur des adeptes, qui ont notamment "renoncé à leurs traitements médicaux". "Il incite les personnes à remettre en cause les pratiques thérapeutiques médicales, expliquant par exemple que la chimiothérapie est toxique et inefficace", "un discours s’inscrivant dans le complotisme, pour s’opposer à la médecine conventionnelle", relève notamment la Miviludes.

[Avec l’AFP, Le Monde, Le Parisien]