Mort d'une fillette de 7 ans : une médecin régulatrice du Samu jugée pour homicide involontaire

15/03/2024 Par Louise Claereboudt
Faits divers / Justice
Une médecin de 62 ans était jugée ce jeudi 14 mars par le tribunal correctionnel de Saint-Brieuc (Côtes d'Armor) pour homicide involontaire, après la mort d'une fillette de 7 ans en janvier 2017. 

Les faits se sont passés il y a sept ans. Le 15 janvier 2017, une mère de famille contacte les pompiers, inquiète pour l'état de sa fille. Depuis la veille, l'enfant, âgée de 7 ans, se plaint de maux de ventre et vomit "marron". Pensant à une gastro-entérite, le pompier au bout du fil transmet l'appel à ses confrères du Samu. Selon Ouest-France, qui relate l'affaire, l'assistante de régulation médicale ne relève pas de caractère d'urgence et réoriente l'appel vers une médecin de garde ce soir-là à la régulation. 

Au cours de cet appel, qui durera un peu plus de trois minutes, la médecin conseille à la mère de famille de "couvrir l’enfant et de la mettre à la diète", a indiqué la praticienne au tribunal correctionnel de Saint-Brieuc devant lequel elle comparaissait, ce jeudi 14 mars, pour homicide involontaire. Mais le lendemain matin, la mère découvre l'enfant morte dans son lit. L'autopsie révèlera qu'elle est décédée des suites d'une "occlusion intestinale haute". 

Une information judiciaire est ouverte à la suite du décès de la fillette, et la médecin est mise en examen et placée sous contrôle judiciaire, avec l’interdiction d’exercer comme urgentiste. Une expertise médicale conclura que "la médecin a fait preuve de manquements caractérisés aux interrogatoires médicaux de base". Selon les deux experts mandatés, "une prise en charge conforme aurait permis la survie de l'enfant". 

Face au tribunal, la régulatrice du Samu a assuré avoir formulé ses préconisations à la mère de famille en "adéquation avec les informations qu'[elle avait]". "Il n’y a eu ni négligence, ni maladresse, ni inattention", a défendu son avocat, Me Maxime Louvet. 

Le procureur de la République a quant à lui requis 18 mois de prison avec sursis, une interdiction définitive d’exercer en tant que médecin urgentiste, ainsi que le versement d'une amende de 15 000 euros à la famille de la fillette. La décision doit être rendue le 16 mai prochain.  

[avec Ouest-France











 
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