Injections illégales de botox : prison ferme pour la fausse médecin

14/09/2023 Par Louise Claereboudt
Faits divers / Justice
Une esthéticienne de 25 ans a été condamnée à quatre ans de prison, dont trois avec sursis, pour avoir pratiqué illégalement des centaines d’injections de botox et d’acide hyaluronique. Elle se présentait comme une médecin sur les réseaux sociaux.   

 

Ses clients la connaissaient sur les réseaux sociaux sous le nom de "Dr Lougayne". Une esthéticienne de 25 ans vient d’être condamnée par le tribunal correctionnel de Valenciennes (Nord) à quatre ans de prison, dont trois avec sursis, pour "mise en danger d'autrui" et "exercice illégal de la profession de médecin". Durant plus de deux ans, elle a pratiqué des injections de botox et d’acide hyaluronique sur des centaines de clientes, sans diplôme et avec des produits non conformes. 

Le tribunal a demandé son maintien en détention, jugeant qu’il n’y avait "pas assez de réflexion par rapport à la gravité des faits", et a suivi les réquisitions du parquet, pour qui ces injections s’apparentaient à un trafic de stupéfiants. Une décision "scandaleuse" pour l’avocat de la prévenue, qui envisage de faire appel. Jugée complice, sa sœur, âgée de 22 ans, a quant à elle été condamnée à deux ans de prison avec sursis.  

"C'était une mode sur les réseaux sociaux et j'étais intéressée par embellir la femme, c'était ma passion […] Je ne mesurais pas la gravité de la chose", s’est défendue l’esthéticienne face à la présidente du tribunal, qui a listé les séquelles présentées par certaines des 30 parties civiles : abcès au menton nécessitant une opération d’urgence, éruption cutanée sévère, bouche partiellement paralysée… Les deux sœurs ont reconnu les injections mais pas les effets secondaires. 

L’esthéticienne, diplômée en 2020, a démarré ce business en 2021, assurant avoir suivi quatre formations, l'une en Belgique, et d'autres avec des formatrices russes ou ukrainiennes. A partir de 2022, elle se fait appeler "Dr Lougayne", se présentant comme "cosmétologue" et portant une blouse blanche à son nom. "Les clients savaient que je n'étais pas médecin", a-t-elle assuré. "Aucun médecin ne fait des injections à 200 euros." 

Suivie par quelque 50 000 abonnés sur les réseaux sociaux, la jeune femme a ensuite enchaîné les injections, dans des salons de beauté, d’esthétique mais aussi dans des chambres d’hôtel ou encore directement au domicile de clientes en région parisienne ou dans les Hauts-de-France. Jusqu’à ce que la gendarmerie de Villeneuve d’Ascq (Nord) se penche en mars 2023 sur les profils Snapchat et Instagram – deux réseaux sociaux – de la fameuse "Dr Lougayne". 

Les deux sœurs ont été interpellées le 14 mai dernier lors d’une session à Valenciennes. A leur domicile, les gendarmes ont saisi une centaine de seringues, des fioles d'acide hyaluronique et de botox venues de Russie ou de Corée, 14 000 euros en liquide, des articles de luxe et deux grosses cylindrées.  

Au total, selon les gendarmes, au moins 600 clients sont passés entre les mains de l’esthéticienne, entre janvier 2021 et juillet 2023. Mais cette dernière en reconnaît "probablement plus". Une activité qui a rapporté au moins 120 000 euros aux deux soeurs. 

[avec AFP] 

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