
Erreur de diagnostic : une pédiatre jugée pour la mort d'un enfant de 9 ans
Une pédiatre comparaissait devant le tribunal correctionnel de Marseille pour "homicide involontaire" après la mort d'un enfant de 9 ans à la suite d'une erreur de diagnostic. Le ministère public a requis seize mois de prison avec sursis à l’encontre de la praticienne. Le tribunal rendra sa décision le 30 juin.

16 mois de prison avec sursis ont été requis à l’encontre d’une médecin des urgences pédiatriques de l’hôpital Nord (AP-HM) pour homicide involontaire. La praticienne avait diagnostiqué en mai 2020 la scarlatine à un petit garçon autiste de 9 ans alors qu'il s'agissait d'un syndrome de "Kawasaki-like" post-Covid. Le premier cas mortel en France.
Une semaine avant le drame, le garçon et son père étaient arrivés aux urgences pédiatriques de l’hôpital Nord. Depuis trois jours, l’enfant présentait de la fièvre, des éruptions cutanées, de la fatigue et des difficultés à s’alimenter. L'interne qui l'avait examiné avait demandé l’avis de la pédiatre senior. Après un "examen de moins de cinq minutes", selon le père, la pédiatre a diagnostiqué une scarlatine. L'enfant a été renvoyé chez lui avec un traitement antibiotique et devait se représenter trois jours plus tard pour un contrôle de la fièvre notamment. Mais deux heures après sa sortie, l'enfant s'est écroulé, victime d’un arrêt cardiaque. Il décèdera quelques jours plus tard des suites d’un kawasaki-like.
À cette époque, le syndrome de kawasaki-like est encore méconnu mais des messages sont envoyés aux personnels médicaux pour les alerter sur cette maladie qui touche les enfants. L’interne affirme d'ailleurs avoir soumis cette hypothèse à la pédiatre. L'avocat des parents de l'enfant estime que la praticienne n’a pas usé de tous les moyens dont elle disposait pour effectuer son examen. "Le fait que le diagnostic soit erroné, ce n’est pas le sujet. La médecine n’est pas une science exacte et tout le monde, dans cette profession, se trompe et peut se tromper", pointe le procureur Michel Sastre, qui estime que c’est l’accumulation de fautes simples qui a conduit à la mort de l'enfant.
La pédiatre "nous dit ne pas être sûre d’avoir écouté son cœur, sa respiration, d’avoir palpé son foie, elle nous dit que les constantes ont nécessairement été prises… mais ce n’est pas noté, relève-t-il, avant de requérir seize mois d’emprisonnement assortis d’un sursis simple. Aucun élément ne prouve qu’elle a examiné cet enfant, au contraire."
Le tribunal rendra sa décision le 30 juin.
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