Deux infirmières brutalisées et séquestrées au domicile d'une patiente décédée

20/03/2018 Par Aveline Marques
Faits divers / Justice

Une infirmière libérale et l'étudiante qui l'accompagnait ont été agressées et retenues en otage par les proches d'une patiente à qui elles prodiguaient des soins palliatifs, jeudi dernier à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône).

Les deux soignantes se trouvent au domicile de cette patiente en fin de vie, lorsque son état se dégrade, rapporte France Bleu. La patiente décède malgré les soins prodigués. La famille s'en prend alors violemment à l'infirmière et à sa stagiaire, les traitant d'assassins, les brutalisant et les menaçant de mort. Alors qu'elles tentent de quitter les lieux, les deux soignantes sont retenues en otage. L'infirmière a finalement réussi à prévenir discrètement le médecin traitant de la patiente, qui à son tour a alerté la police municipale. Libérées mais extrêmement choquées, les deux soignantes sont prises en charge à l'hôpital, où une incapacité temporaire de travail de 10 jours est octroyée à chacune d'elles. Malgré tout, elles ne portent pas plainte. D'après le Syndicat national des infirmières et des infirmiers (Sniil), qui a réagi par communiqué hier, les policiers auraient "minimisé les événements" et convaincu les victimes de ne pas porter plainte. "Fragilisées" par l'agression, les soignantes ont "cédé, ne procédant qu'à un simple dépôt de main courante". Le syndicat fait état d'un événement similaire survenu à Perpignan, dimanche soir. "Une infirmière libérale s’est, en effet, vu refuser un dépôt de plainte contre le mari d’une patiente qui venait de l’agresser verbalement et de la menacer violemment", rapporte le Sniil. "Arguant qu’'il n’y avait pas eu de coups', et se déclarant débordés, les fonctionnaires de police ont, là aussi, minimisé les faits et conseillé à l’infirmière de revenir le lendemain pour un simple dépôt de main courante." Et ce malgré le fait que l'agresseur ait promis qu’il "ne s’arrêterait pas là". Le syndicat rappelle que les infirmières libérales agressées "dans l'exercice de leurs fonctions" "doivent avoir les mêmes droits à l’empathie des fonctionnaires de police que tout policier, enseignant ou médecin", "et ce, d’autant plus que l’on assiste à une multiplication des actes de violence au quotidien à l’encontre de ces professionnels". [avec Francebleu.fr]

Vignette
 

SAS : accepterez-vous de partager votre agenda ?

Pierre Nevians

Pierre Nevians

Non

A tout problème complexe, il y a une solution simple .... et fausse. Il faut cesser de voir la médecine libérale comme une rustin... Lire plus

0 commentaire





La sélection de la rédaction

"En 10 secondes le diagnostic est fait" : l'échographie par les généralistes, une solution pour faciliter l...
21/02/2024
42
Portrait
"Je suis loin d’avoir lavé mon honneur mais j’ai rétabli l’histoire" : les confidences d’Agnès Buzyn, ministre...
22/12/2023
36
"Se poser dans une bulle, ça fait du bien" : en immersion dans cette unité cachée qui soigne les soignants...
05/01/2024
15
Santé publique
Ce qui se cache derrière la hausse inquiétante de l'infertilité
13/03/2024
17
"Ils ont une peur primaire de la psychiatrie" : pourquoi les étudiants en médecine délaissent cette spécialité
27/02/2024
28
"C'est assez intense" : reportage dans un centre de formation des assistants médicaux
01/03/2024
9