Tentative d'étranglement, menaces, insultes: enquête sur un chirurgien de Roubaix

27/03/2017 Par Aveline Marques

Suite à un courrier du CHSCT et un signalement à l'ARS, le conseil départemental de l'Ordre des médecins enquête sur un chirurgien accusé de maltraitance sur le personnel soignant comme sur les patients au bloc.

Après des années d'omerta, l'alerte a été donnée le 19 janvier dernier. Dans un courrier à la direction du CH de Roubaix, des élus CGT du CHSCT dénoncent le "comportement dangereux" d'un chirurgien. Face à ses accès de colère, aux insultes et menaces de ce praticien, ils demandent à la direction d'accorder la protection fonctionnelle à plusieurs agents qui n'en peuvent plus de vivre dans la peur et le stress. A tel point que, depuis plusieurs mois, infirmières anesthésistes et infirmières de bloc s'arrangeraient pour ne travailler qu'une seule journée par semaine avec ce praticien.  

"Si le patient meurt, c'est de votre faute"

  La cinquantaine de témoignages recueillis par le CHSCT laissent entrevoir le climat de terreur vécu par les agents: une infirmière aurait reçu un coup de pied, tandis qu'une autre se serait pris une poche de sang; un soignant aurait été menacé avec un bistouri et une infirmière aurait subi une tentative d'étranglement. Sans parler des violences verbales, notamment envers les femmes : "incapable", "nulle","si le patient meurt, c'est de votre faute". Les patients aussi font les frais de ce chirurgien. En pleine intervention, il n'aurait pas hésité à les insulter, voire à les frapper.  

Omerta

  Une situation qui a longtemps perduré. "La personnalité du chirurgien et l'omerta de l'administration, et même son soutien à ce chirurgien, font que les gens ont peur des représailles et d'être attaqués pour diffamation. Beaucoup regrettent de ne pas avoir réagi plus tôt", commente le secrétaire de la CGT du CH de Roubaix, Frédéric De Rycker. Suite au courrier du CHSCT, il a été décidé que le praticien n'opère plus, et soit cantonné aux consultations. La direction de l'Hôpital a averti l'ARS, qui a transmis son cas au conseil de l'Ordre des médecins. Un médecin conseiller a été nommé, il rencontrera le chirurgien mis en cause et rendra ensuite un rapport d'ici 3 mois. [avec Francebleu.fr]

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