4 médecins des urgences de Troyes claquent la porte

03/05/2018 Par Sandy Bonin

Mercredi, quatre médecins urgentistes ont présenté leur démission à la suite de l’annonce de l’arrêt des urgences pédiatriques à l'hôpital de Troyes pour six mois, faute d'internes.

  Alors qu'ils cumulent déjà des heures supplémentaires, les urgentistes de l'hôpital de Troyes vont devoir assumer trente patients de plus chaque jour en moyenne. Faute d’internes ayant choisi la pédiatrie, cette filière est abandonnée pour au moins six mois, en attendant du renfort. Le flux des jeunes patients va donc rejoindre celui des adultes, même si les bébés et enfants resteront prioritaires. "Cela représente environ 30 patients supplémentaires par tranche de 24 heures, qui viendront s’ajouter aux 200 patients que nous soignons chaque jour. C’est intenable dans ces conditions", déplorent les urgentistes dans l'Est Eclair. "La qualité des soins se détériore à vitesse grand V. Nous avons alerté la direction mais rien ne change", ajoutent-ils. "Nous travaillons près de 60 heures par semaine. Mais ce n’est presque pas le problème. Le pire, c’est que nous ne le faisons pas dans de bonnes conditions. La pénibilité, la charge de travail augmentent sans cesse. Avec elles, la peur de faire une connerie grandit. Tout comme la crainte de se retrouver au tribunal parce qu’un gamin est mort dans la salle d’attente des urgences", témoigne un autre membre du corps médical. Refusant d'assumer ces "dysfonctionnements majeurs", quatre jeunes médecins ont donc décidé de rendre leur blouse. Ils devraient poursuivre leurs fonctions jusqu’à début juillet, date de la fin de leur préavis. Signe de l’importance de la crise, ces médecins démissionnaires sont accompagnés par le Dr Soliveau, chef du pôle des urgences, et deux chefs de service. Si les trois praticiens hospitaliers vont poursuivre leurs gardes, ils ont décidé de rendre leur chefferie. [Avec lesteclair.fr]

Faut-il octroyer plus d'autonomie aux infirmières ?

Angélique  Zecchi-Cabanes

Angélique Zecchi-Cabanes

Oui

Pourquoi pas? À partir du moment où elles ont la responsabilité totale de ce qu’elles font et que les médecins généralistes n’ont ... Lire plus

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