
Antibiotiques, antihypertenseurs… La liste des médicaments que pourront prescrire les IPA sans diagnostic médical enfin publiée
"Très attendu" par la profession, un arrêté publié au Journal officiel ce mercredi 30 avril concrétise la possibilité pour les infirmières en pratique avancée (IPA) de primo-prescrire en accès direct un certain nombre de produits et prestations.

Près de deux ans après la "loi Rist 2" qui a introduit un accès direct aux IPA et a élargi leurs compétences en leur permettant de primo-prescrire, l'arrêté qui liste les médicaments, dispositifs et prestations concernés a été enfin publié.
Dans un communiqué diffusé ce mercredi, l'Union nationale des IPA voit dans la publication de ce "texte très attendu" "un signal fort envoyé" à la profession. "Il consacre une réalité déjà bien ancrée sur le terrain : les IPA, formés à un haut niveau clinique, sont en mesure d'initier des prescriptions en toute sécurité, dans le cadre d'un exercice coordonné par un médecin", souligne l'Unipa. Cet accès direct est en effet possible uniquement en établissement de santé ou dans le cadre d'une structure d'exercice coordonnée (maisons de santé ou centres de santé).
En annexes, sont listés les produits et prestations communes à toutes les IPA : soins infirmiers, arrêts maladie de moins de 3 jours, transports sanitaires, IPP, laxatifs, antibiotiques pour traiter une infection urinaire (fosfomycine) ou une angine bactérienne (amoxiciline) confirmée par un Trod…
D'autres sont propres à chacune des cinq mentions d'IPA, avec deux modalités distinguées : les prescriptions possibles sans diagnostic médical préalable et les prescriptions qui requièrent toujours un diagnostic médical.
Les IPA de la mention "pathologies chroniques stabilisées, prévention et polypathologies courantes en soins primaires" pourront ainsi prescrire en accès direct, sans diagnostic médical préalable, des "traitements antihypertenseurs de première ligne pour les hypertensions de grade 1 sans retentissement et à l'exclusion des bétabloquants", des traitements hypoglycémiants de première ligne pour le diabète de type 2, des dispositifs d'autosurveillance de la glycémie capillaire et des polygraphies ventilatoires nocturnes en cas de syndrome d'apnées du sommeil suspecté.
Une liste restreinte
La liste a été restreinte par rapport au "document de travail" qui avait été initialement soumis à la concertation à l'automne 2023 et dont Egora avait pris connaissance. La première version permettait une primo-prescription sans diagnostic préalable de traitements hypolipémiants de première ligne et de tous les hypoglycémiants. Dans la version publiée ce mercredi 30 avril au Journal officiel, les statines et analogues du GLP1 ont ainsi basculé dans la liste des produits nécessitant un diagnostic médical préalable.
Pour l'Unipa, cet arrêté "est une première étape", qui "ouvre la voie à un travail de fond pour élargir et affiner les listes de produits et prestations de santé concernées". Face aux réticences du corps médical, le syndicat des IPA se veut rassurant : "il ne s'agit pas d'une autonomie déconnectée, mais d'une pratique avancée assumée. La primo-prescription, pour son renouvellement, s'effectuera avec une concertation médicale".
De son côté, le ministre chargé de la Santé Yannick Neuder a mis en avant sur le réseau X une "avancée fondamentale qui s'inscrit pleinement dans le cadre du pacte de lutte contre les déserts médicaux", présenté vendredi dernier par François Bayrou. Cet arrêté permet "d’initier une prescription dès le premier contact avec le patient", fait-il valoir, saluant "le travail approfondi de concertation" mené avec les représentants des professionnels.
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