"Acceptable et nécessaire pour la profession" : MG France va signer le projet de convention médicale

Sa décision était particulièrement attendue. Le premier syndicat de médecins généralistes MG France a officiellement décidé de signer le projet de convention de la Caisse nationale de l'Assurance maladie (Cnam), a-t-il annoncé, ce mercredi matin, lors d'une conférence de presse. Cette nouvelle version, issue de six mois de négociations intenses et parfois tendues, est "acceptable et nécessaire pour la profession", a déclaré la présidente du syndicat, la Dre Agnès Giannotti.

Jeudi dernier, l'organisation a sondé ses différentes succursales départementales sur ce texte qui s'appliquera pour les cinq prochaines années. Les délégués régionaux et nationaux du syndicat ont ensuite été appelés au vote. Ces 45 membres, qui composent le comité directeur du syndicat, ont voté pour la signature du projet de convention à la quasi-unanimité. Dans le détail, 43 membres ont donné leur feu vert au texte, et deux membres s'y sont opposés. "La moyenne des approbations en départements est de 70%", a précisé le Dr Jean-Christophe Nogrette, secrétaire adjoint.  

"Il y a une métamorphose complète entre ce projet de convention et celui qui nous était proposé il y a un an", a indiqué la Dre Giannotti. En février 2023, MG France avait refusé de signer le projet de convention de la Cnam, à l'instar des autres syndicats représentatifs, qui conditionnait la hausse du G à l'adhésion au dispositif d'engagement territorial. "Il n'allait pas dans le bon sens." "Le projet précédent mettait tous sur les soins non programmés, les petites urgences, alors que là on a un début de reconnaissance de la médecine complexe que l'on pratique au quotidien", s'est réjoui également le Dr Nogrette.

La nouvelle copie de la Cnam est "une bouffée d’oxygène pour la profession, mais ce n’est pas un choc d’attractivité", a néanmoins nuancé la cheffe de file. Pas un "choc d'attractivité" car si le projet de convention concède une revalorisation du G à 30 euros, il ne s'agit là que d'un "rattrapage de l'inflation". Néanmoins, le syndicat a obtenu que le forfait médecin traitant – remanié – devienne la rémunération "socle", mais aussi que soit intégrée une clause de sauvegarde portant sur les rémunérations forfaitaires : leur masse ne pourra être inférieure à ce qu'elle représente actuellement. 

"La bataille continue"

"La bataille continue" pour la reconnaissance de la médecine générale traitante, a lancé la Dre Giannotti, déterminée. "Il faudra des avenants", "notamment sur un point déterminant qu’est la consultation longue du médecin traitant" (valorisée à 60 euros) qui a été obtenue. Mais "la reconnaissance de la spécialité de médecine générale n'est pas que conventionnelle", a ajouté la présidente de MG France. "On a une profession qui évolue beaucoup. Peut être que l'appellation spécialiste généraliste n'est plus justifiée aujourd'hui, et qu'il faut dire spécialiste en médecine générale et spécialiste de second recours". 

Pour que la convention médicale puisse être officiellement approuvée, il est néanmoins nécessaire que les autres syndicats qui ne se sont pas encore positionnés le fassent. L'UFML a d'ores et déjà voté contre le texte, mais la FMF et la CSMF l'ont approuvé. Le SML et Avenir Spé-Le Bloc doivent encore faire connaître leur position, décisive. En effet, pour être adopté, l'accord doit être signé par un ou plusieurs syndicats représentant au moins 30% des votes aux derniers élections URPS dans chacun des deux collèges (généralistes et spécialistes). 

La date de la signature, initialement prévue ce jour, a été reportée. "Nous sommes dans l'attente", a conclu la Dre Giannotti : "Si la convention est signée, c'est le début d'un nouveau chemin."